Alors que la prescription en dénomination commune internationale (DCI) est devenue obligatoire depuis le 1er janvier 2015, qu’en est-il sur le terrain ? Pour le savoir, le Vidal a interrogé, en mars, 2 053 professionnels de santé, dont 223 pharmaciens d’officine, via un questionnaire en ligne.
Au total, les pharmaciens constatent au comptoir que 50 % des ordonnances sont rédigées en « DCI accompagnée du nom de marque » (comme l’autorise la loi) et 18 % en « DCI seule ». Au total, il y a donc 68 % des ordonnances qui font figurer la DCI des médicaments. Ce qui laisse un taux de 32 % des ordonnances qui mentionnent le nom de marque seul (sans aucune DCI). Autrement dit, encore près d’une ordonnance sur 3 ne respecte pas la loi. En revanche, ce taux est en nette diminution : la prescription en nom de marque a été divisée par deux depuis 2014, sans doute grâce au départ à la retraite des médecins les plus âgés et les plus réticents à la prescription en DCI, ainsi qu’à l’avènement des logiciels d’aide à la prescription, qui permettent d’éditer systématiquement les ordonnances en DCI ou en « DCI + nom de marque ». « Cette enquête montre une évolution nette en faveur de la prescription en DCI, mais aussi une forte utilisation de la solution DCI + nom de marque », avance Philippe Rivière, du groupe Vidal.
8 % de généralistes opposés
Mais certains médecins restent totalement fermés à la prescription en DCI. Ils sont cependant de moins en moins nombreux : seulement 8 % des généralistes et 12 % des spécialistes libéraux sont totalement opposés à la prescription en DCI. En octobre 2015, ils étaient respectivement 14 % et 24 % dans ce cas. Parmi les spécialistes, les plus réticents sont les ophtalmologues et les dermatologues et les plus favorables les cardiologues et les pédiatres.
À l’hôpital, les réticences sont rares : seuls 3 % des spécialistes hospitaliers sont totalement opposés à la prescription en DCI. Malgré cela, encore beaucoup d'ordonnances sont rédigées en nom de marque seul (environ 50 %).
Le non substituable est stable
En ce qui concerne la mention « non substituable », l'enquête montre qu'elle reste toujours utilisée par la plupart des médecins : 90 % des généralistes, 83 % des spécialistes libéraux et 73 % des spécialistes hospitaliers y ont recours. Selon les pharmaciens, son utilisation est stable par rapport à l'année précédente. Toutefois, cette mention concerne des patients ou des médicaments particuliers : pour les médicaments à marge thérapeutique étroite, pour les patients âgés, anxieux, allergiques, etc.
Vers une harmonisation des packagings ?
Enfin, l’enquête souligne que les patients continuent à avoir des difficultés avec les boîtes de génériques. 60 % des patients rencontrent ponctuellement des difficultés lors de la prescription en DCI, et 14 % très fréquemment, selon les pharmaciens interrogés. Afin de lutter contre les risques de confusion, d'incompréhension, d'erreurs, faut-il par exemple, améliorer la lisibilité des ordonnances informatiques, ou encore modifier les boîtes de médicaments ? Dans son enquête, le Vidal a soumis aux répondants une proposition visant à faire évoluer le packaging des médicaments pour lutter contre ces risques : celle de mettre la DCI, le dosage, et la voie d'administration sur la face principale de la boîte du médicament, avec le nom de marque du produit en plus petit (et le nom du laboratoire en petits caractères, sur une face latérale). Au final, 80 % des pharmaciens et des généralistes seraient favorables à une telle harmonisation des packagings.
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