Étudiants en pharmacie

Des propositions pour faire évoluer la formation

Publié le 09/03/2021
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Engagée depuis déjà plusieurs années, la transformation du métier de pharmacien s'est encore accélérée avec la crise du Covid-19. Les récentes évolutions qu'a connu la profession ne sont toutefois pas suffisamment intégrées dans la formation des étudiants, fait remarquer l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) qui soumet 18 propositions « pour garantir un bon exercice des futurs professionnels de santé ».
Les étudiants en pharmacie formulent 18 propositions pour rendre leurs études plus en phase avec l’évolution du métier

Les étudiants en pharmacie formulent 18 propositions pour rendre leurs études plus en phase avec l’évolution du métier
Crédit photo : Phanie

Téléconsultation, dispensation sous protocole, vaccination contre la grippe et bientôt contre le Covid-19… autant de nouvelles missions qui doivent conduire la formation des étudiants en pharmacie « à évoluer », souligne l'ANEPF.

Dans une contribution baptisée « Innovations pédagogiques et évolution dans les études de pharmacie », l'association étudiante réunit 18 propositions qui synthétisent les attentes des étudiants quant à leur cursus. Premier axe de travail pour l'ANEPF : renforcer la formation des futurs officinaux sur les différents dépistages (TROD angine, TROD grippe, tests capillaires d'évolution de la glycémie…). Alors que les tests antigéniques sont proposés en pharmacie depuis déjà plusieurs mois, « il apparaît nécessaire d’inclure, dans la formation théorique et pratique au cours des stages des étudiants, l’utilisation de ces différents tests ainsi que la posture à adopter face au patient », souligne l'ANEPF.

Ouvrir les stages aux maisons de santé

Alors que « la coopération entre les différents acteurs du monde sera la solution à de nombreuses problématiques à l'avenir », l'ANEPF souhaite également que la formation comprenne une dimension interprofessionnelle et suggère « d’ouvrir les terrains de stage aux maisons de santé ou aux CPTS ». Autre sujet d'importance pour les étudiants, la santé mentale. « Pour être formé au rôle de lanceur d’alerte et de repérage des signes de mal-être, des cours de psychologie et une formation aux premiers secours en santé mentale permettraient de mieux dispenser le soin. » L'ANEPF milite également pour qu'une partie de la formation soit consacrée à la relation pharmacien-patient. « La nécessité d’un dialogue et l’intérêt de la création d’une relation entre le professionnel de santé et son patient ne cesse de croître. (...) L’intégration de patients experts et d'aidants dans la formation des futurs professionnels de santé nous semble donc, pour ces raisons, primordiale. » Une volonté qui pourrait se concrétiser par la mise en place de « simulations d’entretiens thérapeutiques réalisés avec des patients atteints d’une maladie depuis plusieurs années et ayant déjà eu des entretiens thérapeutiques », afin que les futurs pharmaciens puissent « mieux appréhender les patients dans la vie réelle ».

Outre les propositions sur le contenu même de la formation, l'ANEPF appelle également à « favoriser l’enseignement court au détriment des cours magistraux pour une meilleure mémorisation ». L'accent devra également être mis sur le numérique dans les années à venir. « Après l’accélération du virage du numérique en santé, notamment accentué par la crise sanitaire, son intégration doit se faire dans la formation initiale de tous les étudiants en santé », demande l'association étudiante.

Pascal Marie

Source : Le Quotidien du Pharmacien