La nouvelle Agence nationale du développement professionnel continu (DPC), créée il y a 6 mois, a succédé à l’OGDPC, dans l’objectif de renforcer l’efficacité du dispositif et d’améliorer la qualité et la sécurité des soins en France. Malgré ce changement d'organisme, « il n’y a pas eu de rupture dans l’offre du DPC », se félicite Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale de l’Agence nationale du DPC. Les sessions de 2017 ont commencé, et près de 4 000 actions sont disponibles. Au total, 14 % (soit 23 722) des professionnels de santé se sont déjà inscrits à une formation DPC, selon les chiffres établis au 23 janvier 2017. Toutefois, les pharmaciens ne sont pas les premiers à s'investir en ce début d'année : parmi les inscrits, seulement 3 % d’entre sont des pharmaciens. Les médecins sont les plus nombreux à s’être mobilisé pour leur formation (36 % des professionnels de santé inscrits sont des médecins), suivis par les infirmiers (28 %) et les masseurs kinésithérapeutes (14 %). Loin derrière, les orthophonistes (8 %), les biologistes (4 %), les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens (3 %), les sages-femmes (2 %) puis les orthoptistes (1 %). Cependant, il n'y a rien d'inquiétant dans ces chiffres. « Le taux d'inscription des pharmaciens est à peu près identique à ceux des années précédentes, car ils s'inscrivent généralement beaucoup plus en fin d'année, lorsque l’Ordre national des pharmaciens envoie sa lettre de relance sur l’obligation de formation, et à l'occasion du congrès national des pharmaciens, qui propose une large palette de formations DPC », déclare l’Agence nationale du DPC. De plus, « les professionnels qui se sont inscrits en masse aux formations DPC sont ceux qui ont connu des clôtures d'enveloppe les années précédentes, ce qui n'a pas été le cas pour les pharmaciens », poursuit l’Agence.
Des nouveautés
Par ailleurs, quelques nouveautés ont été intégrées par la nouvelle agence pour améliorer la qualité du dispositif, « une qualité qui n’est pas encore au rendez-vous », concède Michèle Lenoir Salfati, qui mobilise toutes les ressources pour atteindre cet objectif. Tout d’abord, au mois d’avril, un nouveau document de traçabilité électronique sera disponible sur le site mondpc.fr. Ce service permettra à tout professionnel de santé d’attester de son engament dans une démarche DPC et de transmettre en un clic à son autorité de contrôle (Ordre, ARS, employeur) les éléments nécessaires à la validation de son parcours.
Ensuite, la nouvelle Agence nationale du DPC ambitionne de renforcer le contrôle des organismes de formation. Pour cela, il existe désormais un contrôle a priori des structures souhaitant concourir à l’offre DPC sur de nouveaux critères, un contrôle des actions de DPC via un système d’échantillonnage et un contrôle a posteriori des actions de DPC, qui s’effectue sur pièces et, au dernier trimestre 2017, avec des visites de contrôle inopinées sur site.
Enfin, le modèle économique du DPC a été repensé. Par exemple, « nous avons instauré un système de financement horaire et non par journée ou par demi-journée et déterminé un plafond du nombre d’heures prises en charge par professionnel de santé », illustre Éric Haushalter, président de l’Agence nationale du DPC. Ainsi, pour les pharmaciens, le plafond de prise en charge est de 14 heures, pour des actions en présentiel et en non-présentiel (avec un maximum de 7 heures en non-présentiel sur les 14 heures allouées), et l’indemnisation est de 47,14 euros par heure. Rappelons que les actions de DPC « maîtrise de stage » et « PAERPA » sont hors quota, c’est-à-dire qu’elles ne seront pas décomptées sur le plafond annuel des 14 heures. « Un autre assouplissement est le passage de l’obligation annuelle de DPC à une obligation triennale », poursuit Éric Haushalter. Ces mesures ont permis de réaliser des économies qui permettront, au final, de prendre en charge plus de 10 000 professionnels supplémentaires par rapport à 2016.
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