J'ai souvent pensé que, si j'avais à repasser le baccalauréat, j'échouerais. J'en veux pour preuve les sujets de philosophie de lundi dernier qui m'auraient laissé perplexe : « Est-il possible d'échapper au temps ? » et « Reconnaître ses devoirs, est-ce renoncer à sa liberté ? » Le premier sujet est tellement vaste qu'on ne sait pas par quel bout le prendre. Il déclenche une florilège d'idées, un foisonnement de concepts, une multitude d'opinions, mais j'ai oublié les références d'auteurs. Le temps, c'est la vie et la mort. Bien vu, sauf que c'est hors sujet. Je ne me vois ni élève ni examinateur car je serais sévère avec moi-même. Et la liberté, formidable question que je ne sais plus regarder qu'avec les yeux du journaliste politique, alors qu'elle est le sel de la vie, la raison de poursuivre, le bien inaliénable dont trop de gens veulent nous priver. J'écrirais : nous avons une chance folle de vivre dans un pays libre et démocratique. Est-ce bien ce qu'attend l'académie d'un bachelier ? Je n'en suis pas sûr. Temps, liberté, vie et mort, nous croyons tous avoir compris ce que des millénaires d'humanisme nous ont appris alors que, en réalité, nous en sommes restés aux balbutiements de la pensée humaine et que, surtout, nous n'avons rien réglé.
Humeur
Bac : l'effroi
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Publié le 20/06/2019
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3529
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