Le droit de substitution biosimilaire par le pharmacien se précise. Le ministre de la Santé Olivier Véran a reconnu une mesure « plus modeste » qu’en 2014 mais qui devrait faciliter sa mise en œuvre.
Médecin urgentiste bien connu des pharmaciens, le rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, Thomas Mesnier a rappelé lors d'une conférence «Café Nile» que « la question des biosimilaires a été traitée en fil rouge dans tous les PLFSS de la mandature » et qu’il a toujours voulu faire « avancer » le sujet.
S’il a le sentiment que les mesures quant au droit de substitution biosimilaire tel qu’il est prévu dans le PLFSS 2022 sont « bien accueillies par l’Assemblée nationale et les acteurs », il note encore « quelques réticences médicales, comme souvent, et c’est un médecin qui vous le dit ». Comme il l’a prouvé lors de la défense de sujets tels que la dispensation protocolisée ou les soins non programmés intégrant le pharmacien, il assure de « toujours essayer de porter l’intérêt général et de dépasser les corporatismes ». Une déclaration qui a poussé Olivier Mariotte, président de l’agence Nile, à souligner que « les positions corporatistes des médecins sont à l’égal des positions corporatistes des pharmaciens » et que l’essentiel est d’entendre les associations de patients qui, « dans leur immense majorité, veulent une substitution très encadrée qui ne perturbe pas la décision médicale partagée qu’ils peuvent avoir avec leurs équipes soignantes ». Une réflexion qui en a amené une autre, cette fois de Marie-Josée Augé-Caumon, conseillère à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui veut rappeler que « toute décision médicale partagée d’un traitement va jusqu’au pharmacien ». Et « justement », les officinaux souhaitent s’investir dans l’accompagnement des patients et sont « prêts à y passer beaucoup de temps pour que cette substitution se passe bien avec les médecins, les pharmaciens et les patients ».
Thomas Mesnier se dit, par ailleurs, « assez serein » concernant les débats à venir et les amendements de députés « pour préciser les conditions de cette dispensation et peut-être l’élargir un peu », car le but général est « d’enfin avancer sur ce sujet ». C’est aussi ce qu’a promis le ministre de la Santé, Olivier Véran, auditionné hier en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale et interrogé sur la question des biosimilaires par Thomas Mesnier et la députée et pharmacienne Agnès Firmin Le Bodo. « Je me souviens d’un autre PLFSS de la même mandature avec la même disposition qui n’avait pas pu être appliquée car la concertation avait été insuffisante. » Cette fois, souligne Olivier Véran, la concertation a eu lieu et le droit de substitution biosimilaire sera limité à une liste de molécules « déterminées par arrêté après avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour garantir l’acceptabilité pour toutes les parties prenantes ». Une mesure qu’il reconnaît « plus modeste qu’en 2014, mais l’avantage c’est que cette fois-ci on va avancer ».
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