Pour faire face à la 5e vague de Covid-19, la France mise sur un renforcement de la vaccination et ouvre la dose de rappel dès 18 ans, 5 mois après obtention d’un schéma vaccinal complet ou après infection, à partir de samedi. Un rappel qui sera nécessaire dès le 15 janvier pour conserver la validité du passe sanitaire, tandis que le résultat négatif à un test (antigénique ou PCR) ne sera plus valable que 24 heures pour ce même passe. Deux mesures qui laissent présager un fort afflux en officine.
Pour traverser cette 5e vague épidémique, le gouvernement s’appuie tout d’abord sur le renforcement de la vaccination. Cela passe par l’ouverture de la dose de rappel à l’ensemble de la population adulte, 5 mois après un schéma vaccinal complet, dès samedi. Suivant les recommandations publiées ce matin par la Haute Autorité de santé (HAS), le ministre de la Santé précise que 25 millions de Français sont concernés, dont il faut retirer les 6 millions de 65 ans et plus qui ont déjà réalisé ce rappel. Soit 19 millions de Français appelés à recevoir une dose booster.
Alors que les sites de rendez-vous affichaient déjà un record de demandes hier, l’annonce a provoqué leur saturation quasi immédiate. Un effet positif qui montre « l’appétence des Français », a réagi Olivier Véran, qui promet que les sites seront rétablis dans les prochaines heures. « Tout le monde ne pourra pas se faire vacciner dès samedi mais il y aura assez de vaccins pour tout le monde. » Actuellement, 25 millions de doses sont sur le territoire dont 4 millions stockées chez les professionnels de santé libéraux.
Par ailleurs, le gouvernement promet une nouvelle mobilisation pour atteindre les 6 millions de Français éligibles mais non vaccinés : des opérations avec des médiateurs sanitaires, l’installation de barnums de vaccination notamment dans les centres commerciaux et la poursuite par la médecine de ville de son offensive pour atteindre les plus récalcitrants.
Le rappel vaccinal sera nécessaire pour conserver la validité du passe sanitaire. C’est le cas dès le 15 décembre pour les 65 ans et plus à qui le rappel est déjà proposé et qui doivent l’avoir réalisé dans les 7 mois suivant leur 2e injection. Pour les 18 ans plus, cette même règle s’appliquera à partir du 15 janvier. Par ailleurs, une nouvelle fonctionnalité de l’application TousAntiCovid permettra d’alerter ses utilisateurs de l’arrivée à expiration de leur passe sanitaire. Un passe qui reste bien sanitaire et non vaccinal puisqu’il est toujours possible d’en bénéficier avec un test Covid négatif. Cependant, la durée de validité du test pour le passe sanitaire est réduite de 72 heures à 24 heures, en raison de la forte circulation du virus.
Le ministre de la Santé annonce en outre qu’il faut en finir avec le relâchement des mesures barrières : on doit pouvoir trouver du gel hydroalcoolique partout, éviter toute embrassade et poignée de main, aérer régulièrement et… remettre le masque en intérieur redevient obligatoire, y compris dans les lieux soumis à présentation du passe sanitaire. Un décret dans ce sens sera publié demain. Enfin, le gouvernement compte sur l’arrivée début décembre de l’antiviral molnupiravir dans les pharmacies, une arme supplémentaire face au Covid qui sera réservée aux personnes symptomatiques depuis moins de 5 jours et susceptibles d’avoir une forme grave du Covid.
À la suite de ces annonces, présentées dès hier aux représentants des professionnels de santé par le ministre, les syndicats de pharmaciens demandent au gouvernement une simplification des commandes de vaccins pour accélérer leur livraison et appellent les Français à ne pas se précipiter pour obtenir leur dose de rappel. Ils craignent en effet un fort afflux, aussi bien pour les vaccins que pour les tests, et comptent sur une répartition des injections avec les centres de vaccination. « Le ministre appelle la médecine de ville à travailler aussi le dimanche. Nous allons relayer la demande mais cela reste sur la base du volontariat, d’autant que les équipes sont épuisées et doivent pouvoir se reposer », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
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