Pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en corticoïdes oraux et garantir la couverture des besoins des patients, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé d'appliquer une mesure d'urgence.
« À titre exceptionnel et temporaire », les pharmaciens sont désormais autorisés « à délivrer directement un médicament à base de prednisone en remplacement d’un médicament à base de prednisolone (et inversement), si le médicament initialement prescrit n’est pas disponible », précise l'ANSM dans une recommandation datée du 29 juin. « Ce remplacement peut s’effectuer sous réserve que le médicament dispensé permette l'administration de la posologie prescrite au patient. Il convient de tenir compte de la forme pharmaceutique des médicaments concernés », ajoute l'instance sanitaire, qui rappelle au passage que ces deux substances actives sont équivalentes en termes de dose.
Si le pharmacien procède à ce remplacement, il devra inscrire sur l'ordonnance le nom du médicament délivré et en informer le prescripteur. Les officinaux devront informer le patient de ce changement et lui conseiller de voir son médecin « en cas de survenue d’effet indésirable ou de symptôme qu’il jugerait inhabituel », en plus de vérifier d'éventuelles intolérances aux excipients. En cas d'indisponibilité de toutes les spécialités de prednisone et prednisolone, les pharmaciens sont invités « à contacter directement un des laboratoires concernés pour un dépannage pour un ou plusieurs patients », précise enfin l'ANSM.
Les tensions d'approvisionnement en corticoïdes oraux avaient déjà justifié la mise en place d'un contingentement quantitatif par les laboratoires, ceci afin de garantir « une répartition proportionnée des stocks disponibles entre les professionnels de santé sur l’ensemble du territoire », rappelle l'ANSM. Si cette dernière a donc jugé nécessaire d'appliquer une nouvelle mesure exceptionnelle, elle estime toutefois que la situation devrait s'améliorer. « Les prévisions d’approvisionnement montrent une amélioration avec un retour au niveau exigé des stocks de sécurité, qui se maintiennent au moins les 3 prochains mois », affirme en effet l'ANSM.
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