Au fil des confinements mis en place pendant la pandémie, le statut staturo-pondéral a significativement augmenté chez les enfants de 4 à 5 ans, principalement dans les zones socialement défavorisées et chez les filles.
Fermetures des installations sportives et des garderies, mise à l'arrêt des cantines scolaires, confinements, limitation des sorties dans un périmètre d'un kilomètre… Ces diverses mesures prises pendant les deux années de l'épidémie de Covid-19 se font ressentir jusque dans le poids des 4-5 ans. 11,2 % des enfants de cette classe d'âge sont désormais en surpoids. Ils n'étaient que 8,6 % dans les deux années précédant la crise sanitaire. Pire même, 4,6 % des enfants sont aujourd'hui obèses contre 2,8 % en 2018-2019.
Certes, ces données proviennent d'une étude épidémiologique menée par Santé publique France auprès de 48 119 élèves de moyenne section de maternelle du Val-de-Marne, un département francilien abritant des zones socialement défavorisées. Mais ce constat doit alerter, de manière générale, sur les conséquences des changements du mode de vie d'une population sur la santé de ses enfants. Ceci d'autant plus que cette étude corrobore une nouvelle fois le lien entre surpoids, obésité et contexte socio-économique défavorable.
Les facteurs de risques identifiés par cette étude pointent en effet la scolarisation dans une école de réseau d’éducation prioritaire (REP) ou prioritaire renforcée (REP +). Autre enseignement, les filles sont plus à risque de présenter du surpoids ou de l’obésité que les garçons.
Les auteurs de l'étude admettent toutefois qu'il leur a été impossible de déterminer précisément la causalité de cette prise de poids en 2020-2021. Bien qu'il soit fort probable que ce phénomène est multifactoriel, il serait intéressant, « de savoir si c’est plutôt l’alimentation qui s’est dégradée (accroissement des grignotages, consommation de produits ultra-transformés) ou la réduction drastique des activités ». Il reste important d’envisager que les deux types de causes aient joué un rôle et que la progression de la corpulence des enfants ne pourra être limitée « qu’en proposant des interventions alliant à la fois activité sportive et éducation à l’alimentation ».
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