L'association Pharma Système Qualité est parvenue à embarquer les URPS pharmaciens et médecins de la région Bretagne ainsi que l’ARS dans un projet d’envergure, s'appuyant sur le dispositif de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2018.
S’inspirant du modèle suisse netCare, le projet OSyS a pour objectif d’expérimenter dès le mois de juin et pendant deux ans, la position du pharmacien, acteur de proximité, comme porte d’entrée du parcours patient dans les soins non programmés. Cinquante pharmaciens volontaires, installés dans neuf territoires en sous-densité médicale, joueront le rôle d’aiguilleur dans treize situations identifiées, comme la rhinite, diarrhées, douleur pharyngée, conjonctivite ou encore la plaie simple.
Martine Costedoat, directrice générale de Pharma Système Qualité, insiste sur l’approche interprofessionnelle de cette expérimentation, reposant sur le binôme pharmacien/médecin. « Il s’agit de démontrer l’efficacité d’un nouveau parcours de soins dans le respect des champs de compétence », expose-t-elle. Pas question donc de formuler un diagnostic, ni d’intégrer une dérogation de compétences, ni par conséquent d’octroyer aux pharmaciens un droit de prescription.
À l’instar du modèle suisse qui a essaimé en Écosse et au Canada, l’officinal, s’appuyant notamment sur des arbres décisionnels, orientera le patient vers une prise en charge de premier recours adaptée à sa situation. Ainsi le pharmacien pourra tout aussi bien conseiller au patient de se rendre aux urgences que lui proposer une téléconsultation. Cette dernière option peut d’ailleurs se révéler tout à fait pertinente en période estivale pendant laquelle, dans ces régions, les populations croissent de manière exponentielle sans pour autant que le nombre de praticiens augmente…
La plus-value qualité
Les pharmacies volontaires disposeront d’un outil numérique qui permettra une homogénéisation de la prise en charge, une sécurisation de la gestion des situations à risques ainsi qu'une traçabilité. La démarche qualité prend ici tout son sens. Ce n’est donc pas totalement un hasard si Pharma Système Qualité est à l’initiative de ce projet. Rodée à ces process, l’association apporte une plus-value indéniable en termes de suivi de protocole, de procédure d’enregistrement des patients, d’analyse des indicateurs et plus globalement dans les pratiques de qualité. « Nous sommes habitués à intervenir dans des process transverses », relève Martine Costedoat.
Cependant, la certification n’est pas un prérequis pour intégrer le projet OSyS. Du reste, 40 % des officines participantes ne disposent pas de la certification PHSQ. Il n’en reste pas moins que les pharmaciens recevront une formation initiale sur la globalité du protocole de prise en charge OSyS.
Le nombre de prise en charge rémunérée 15 euros pour une durée d'environ 15 minutes — est estimé à 15 000 sur l'ensemble de la période d'expérimentation. Une première évaluation est prévue à mi-parcours, dans un an.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires