Trois nouvelles études publiées cette semaine identifient de nouveaux symptômes liés au Covid long, chez l'adulte et chez l'enfant. Elles révèlent également les facteurs de risques liés à ce syndrome post-infection.
L’exploration du Covid long, de ses symptômes mais aussi de ses facteurs de risques, se poursuit. Il y a tout juste une semaine Santé publique France a estimé que trois Français sur dix ayant contracté une infection probable ou confirmée souffrent de symptômes au moins trois mois après. C’est au tour cette semaine des publications « Nature », « The British medical journal » (BMJ) et « JAMA Network Open » d’abonder les connaissances dans ce syndrome, chez l’adulte mais aussi l’enfant.
Selon « Nature » et « The Bristish medical journal », à la liste des symptômes connus de Covid long s'ajoutent la perte de cheveux et les dysfonctionnements sexuels comme effets persistant au moins 12 semaines après une infection au Covid. Ces résultats émanent d’une enquête auprès de 486 149 personnes, résidant au Royaume-Uni, atteintes d'une infection confirmée par le SRAS-CoV-2 qui n'ont pas été hospitalisées. Elle porte sur l’observation sur la période du 31 janvier 2020 au 15 avril 2021. Le groupe témoin était constitué de 1,9 million de personnes sans aucune preuve enregistrée d'infection à coronavirus.
Parmi les symptômes les plus rapportés, outre l'anosmie, sont notifiés par ordre décroissant la perte de cheveux, les éternuements, la difficulté à éjaculer, la baisse de la libido et l’essoufflement. Les autres symptômes courants étaient des douleurs thoraciques, une voix rauque et de la fièvre. Shamil Haroon, professeur clinicien agrégé en santé publique à l'Université de Birmingham et auteur principal, conclut que cette recherche « valide ce que les patients ont dit aux cliniciens et aux décideurs politiques tout au long de la pandémie. Le spectre des symptômes du Covid long est extrêmement large et ne peut pas entièrement s'expliquer par d'autres facteurs, tels que les facteurs de risque liés au mode de vie ou les problèmes de santé chroniques ».
L'étude suggère également que les femmes, les jeunes et les personnes issues de certains groupes ethniques présentent un risque accru de Covid long. Le fait d'être issu d'un milieu économiquement défavorisé, de fumer et d'être en surpoids ou obèse est également lié à la déclaration de symptômes persistants. Ainsi, 53,8 % des personnes déclarant souffrir de Covid long étaient en surpoids, 22,5 % fumaient.
Mais certaines pathologies telles la BPCO, l'hyperplasie bénigne de la prostate, la fibromyalgie, l'anxiété et la dépression figurent également au rang des facteurs aggravants. Quant au facteur « âge », il semblerait que les plus jeunes souffrent plus fréquemment de symptômes de Covid long. Comparés à la classe d'âge des 18-30 ans, les personnes de 70 ans et plus présentent un risque réduit de 25 %, ce taux atteint 6 % chez les 30-39 ans.
Quant à l’étude de l’Université de Calgary (Canada) publiée dans le «JAMA Network Open » et qui porte sur 1 884 enfants, elle révèle que près de 5 % des enfants admis aux urgences pour une contamination au coronavirus et 10 % de ceux hospitalisés faisaient état de symptômes de Covid long 90 jours après l’infection. Les symptômes persistants les plus signalés chez ces enfants étaient la fatigue ou la faiblesse, la toux, la difficulté à respirer ou l'essoufflement.
«Notre constat selon lequel les enfants qui présentaient initialement plusieurs symptômes de Covid-19 étaient plus à risque de développer une longue durée de COVID rejoint les observations faites par les études chez l’adulte », déclare le Dr Todd Florin, coauteur principal de cette étude.
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