Un projet d’arrêté envisage d’élargir les dépistages pouvant être réalisés en pharmacie, en autorisant notamment le dépistage de la syphilis.
Un projet d'arrêté vise à élargir le nombre de dépistages que les pharmaciens d'officine pourraient réaliser, incluant notamment celui de la syphilis. Si cette décision passe, c’est-à-dire si elle est publiée au « Journal officiel », les pharmaciens pourraient donc, notamment, faire un test avec une bandelette sur sang total, pour dépister la syphilis. Une éventualité à laquelle s’oppose fermement le Syndicat des biologistes (SDBIO) : « Est-il raisonnable d’improviser ce dépistage au moyen d’un test sur bandelette (immunochromatographie rapide) sur sang total réalisé en pharmacie, alors même que les performances analytiques (sensibilité et spécificité) suivant les différents stades de la syphilis, ne sont pas toujours évaluées et seront sous la seule responsabilité du fabricant ? », s’interroge le syndicat. Le SDBIO rappelle que le dépistage de la syphilis pratiqué aujourd’hui n’est pas si simple : « Il consiste à détecter la présence d’anticorps anti-Treponema pallidum. En laboratoire, une technique ELISA de référence sur sérum est employée en routine. Cet examen de laboratoire peut parfois poser des problèmes d’interprétation nécessitant d’avoir recours à une deuxième technique de dosage en cas de positivité, notamment pour distinguer une infection active d’une cicatrice sérologique. » Alors qu’en sera-t-il des faux positifs ou faux négatifs avec un simple test sur bandelette ? Le syndicat des biologistes estime mauvaise « ce genre de décision dont tout le monde se félicite en déclarant : “Oui il y a bien des erreurs, faux positifs ou faux négatifs, mais cela permet de justifier des campagnes de dépistage à moindre coût”, alors même que le dispositif d’IST sans ordonnance, comprenant le dépistage de la syphilis, est en passe d’être généralisé en laboratoire de biologie médicale pour toutes les personnes de moins de 26 ans », ce qui devrait permettre d’améliorer grandement – et avec la qualité requise - le dépistage de la syphilis.
En revanche, les syndicats de pharmaciens ne voient pas cette éventualité comme un problème, puisque l’objectif est d’améliorer le dépistage de pathologies qui le sont insuffisamment. « Nous sommes donc favorables aux dépistages en officine », quels qu’ils soient, déclare ainsi Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pierre Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est du même avis, d’autant qu’il existe des tests avec des sensibilités très bonnes, et que valide la Haute Autorité de santé (HAS). C’est la politique de prévention qui doit primer, affirme-t-il : « Tout le monde se rend en pharmacie, alors que tout le monde ne va pas au laboratoire d’analyses médicales, et ce d’autant moins que ces derniers ont fait le choix de se regrouper pour faire de plus grosses structures dans les grandes villes et de fermer dans des zones moins denses, aux dépens du maillage territorial. »
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