Insatisfaite à la lecture du projet de décret sur les territoires fragiles, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) s’est vu proposer par le ministère de travailler avec les autres représentants de la profession sur une nouvelle version.
Un plan B. C’est sans aucun doute ce que présentera prochainement la profession au ministère. Ses représentants n'ont pas caché leur déception après avoir pris connaissance, en début de semaine, du projet de décret dit « sur les territoires fragiles ». Ce texte, très attendu des pharmaciens parce qu’il doit fixer les critères permettant de déterminer les territoires dans lesquels les officines seront éligibles à des aides par l’assurance-maladie et par l'ARS, présente en effet de nombreuses lacunes. Voire des éléments susceptibles de déstabiliser le réseau officinal.
Ainsi, comme le dénonce Philippe Besset, président de la FSPF, ce projet de décret donne trop de latitude aux directeurs généraux d’ARS dans la définition des territoires fragiles. « Ce qui ne manquera pas, souligne-t-il, d’engendrer des inégalités de traitement entre officines concernées. » Deuxième grief, le texte ne comporte aucun critère économique relatif à l’activité des officines situées en territoires fragiles. « Il ne prend donc pas en compte les officines en perte d’activité (en raison d’une population en baisse, d’un nombre insuffisant de prescripteurs, d’un éloignement des centres de soins, d’une baisse d’attractivité du territoire d’implantation…) », poursuit le président de la FSPF.
Ce texte peut donc conduire à une situation paradoxale d’écarter des officines en difficulté implantées au sein de territoires n’étant pas considérés comme fragiles, alors que d’autres, viables, pourront profiter d’un effet d’aubaine, parce qu’implantées au sein de territoires fragiles. Exhortant le ministère à tenir compte de l’expertise des syndicats départementaux des pharmaciens, la FSPF annonce qu’elle travaillera à une contre-proposition avec les autres représentants de la profession.
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