Selon les résultats du baromètre annuel IFOP-DASTRI, 54 % des officinaux ont décidé de faire appel aux services de l’éco-organisme pour la collecte des déchets issus de la vaccination. Cette enquête démontre par ailleurs le maintien d’un haut niveau d’engagement des pharmaciens concernant la distribution des boîtes jaunes (pour les dispositifs médicaux perforants sans électronique).
Depuis 2023, une nouvelle réglementation s’applique concernant la collecte des déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) issus de la vaccination à l'officine. Une convention uniquement signée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) mais accessible à tous les pharmaciens, permet à ces derniers de faire assurer la collecte de ces déchets par DASTRI moyennant une éco-participation de 60 euros TTC pour un an. Selon le baromètre IFOP-DASTRI 2024, basé sur les réponses de 551 pharmaciens interrogés entre le 22 août et le 3 septembre 2024, 54 % des officinaux ont choisi de s’appuyer sur DASTRI pour ce service. Dans le même temps, « 17 % des sondés pensent faire appel à un autre opérateur habilité et référencé par l’ARS dans le cadre d’un contrat de prestation de service. 10 % déclarent choisir un autre moyen et 16 % n’avaient pas encore tranché lors de l’enquête », détaille le baromètre.
Autre enseignement à tirer de cette consultation, 86 % des pharmaciens proposent une boîte jaune DASTRI à leur patientèle (dont 68 % systématiquement) pour la collecte des dispositifs médicaux perforants sans électronique. Un chiffre stable depuis presque 10 ans qui démontre le haut niveau d’engagement des pharmaciens dans ce domaine. Quelques progrès restent néanmoins à accomplir, note l’éco-organisme, notamment concernant les stylos à insuline sans aiguille. De trop nombreux pharmaciens (61 %) conseillent encore aux patients de les déposer dans les boîtes jaunes alors que seule l’aiguille peut normalement y être placée. Autre point négatif : de plus en plus de pharmaciens ne donnent pas les bonnes consignes de tri concernant les cotons et compresses, oubliant de rediriger les patients vers le circuit des déchets ménagers.
Déployée depuis 2022, l’utilisation des boîtes violettes, qui recueillent les DM perforants connectés (pompes patch à insuline ou capteur de glucose en continu) entre peu à peu dans les habitudes des pharmaciens. Ils sont aujourd’hui 53 % à les proposer, dont 31 % systématiquement. Des chiffres encourageants mais qui peuvent être largement améliorés, notamment dans les régions où le taux d’engagement est le plus bas (Île-de-France, territoires ultramarins…). Pour renforcer le déploiement de ce dispositif, DASTRI « va procéder d’ici à la fin 2024 à un envoi poussé de boîtes violettes à près de 7 000 pharmacies n’en ayant jamais commandé ».
Enfin, 73 % des pharmacies opérant dans les quatre régions où a été lancée l’expérimentation Recypen (qui vise à recycler les stylos préremplis injectables sans aiguille des entreprises Lilly France et Sanofi) déclarent que ce service répond à leurs attentes. Rappelons néanmoins qu’en juin dernier, la FSPF avait déconseillé aux pharmaciens de se lancer dans cette expérimentation, dénonçant une absence de rémunération pour les officinaux et des risques sanitaires. Encore aujourd’hui, le syndicat invite les pharmaciens des régions concernées (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France et Occitanie) « à attendre que les conditions soient cadrées avant de participer ».
Les syndicats de titulaires et l’éco-organisme DASTRI doivent se réunir entre fin octobre et début novembre pour faire le point sur différents sujets. « Nous allons notamment demander à DASTRI la possibilité de déposer les TROD dans les boîtes jaunes », précise Philippe Besset, président de la FSPF. La question du renouvellement de la convention passée entre le syndicat et DASTRI sur la collecte des déchets issus de la vaccination sera aussi au menu des discussions.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires