Selon une enquête en ligne menée par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), 25 % des officinaux ont eu leur dernière collecte de DASRI il y a plus de 6 mois. Des chiffres que conteste l'éco-organisme DASTRI, qui affirme que les retards causés par l'interruption des collectes en début d'année ont pratiquement tous été rattrapés.
Depuis plusieurs semaines, des pharmaciens alertent les syndicats sur l'existence de dysfonctionnements dans la collecte des DASRI. Au début du mois de mai, une consultation menée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui avait recueilli plus de 1 000 réponses, révélait que 35 % des pharmacies interrogées n'avaient pas reçu de visite de DASTRI depuis le début de l'année pour la collecte des déchets de patients en autotraitement. À son tour, l'USPO a interrogé ses adhérents sur le sujet. Selon cette nouvelle enquête, réalisée entre le 14 et le 19 juin et à laquelle ont répondu environ 400 pharmaciens, « près de 25 % d'entre eux ont eu leur dernière collecte il y a plus de 6 mois, et plus de 33 % il y a plus de 4 mois ». Toujours selon cette consultation, « pour près de 20 % des pharmacies, les déchets patients n’ont pas été ramassés dans leur intégralité lors du passage et aucun autre ramassage n’a été prévu », observe l'USPO.
Le syndicat a également rassemblé des témoignages d'officinaux qui se disent excédés par des ramassages ou des livraisons de boîtes « non honorés malgré des réclamations », « reportés plusieurs fois » ou « effectués après plusieurs relances », « sans prévenir au préalable ». Selon Laura Cerminara, responsable de l'exercice professionnel pour l'USPO, des pharmaciens rencontrent des difficultés un peu partout sur le territoire. « Il semble y avoir un problème d'ordre logistique. Des camions arrivent, collectent 3 ou 4 pharmacies, mais ensuite ils n'ont plus suffisamment de place pour venir collecter une cinquième officine, par exemple, et donc cette dernière se retrouve avec des cartons non ramassés. Certaines voient leur rendez-vous annulé ou reporté plusieurs fois. D'autres ne sont même plus en capacité de donner des boîtes à leurs patients ou doivent tout simplement refuser de reprendre les déchets. » Pour Laura Cerminara et son syndicat, DASTRI semble avoir du mal à rattraper le retard accumulé suite à l'interruption des collectes en début d'année, avant la signature de la nouvelle convention-cadre avec l'éco-organisme.
Contacté ce lundi matin par « Le Quotidien du pharmacien », DASTRI conteste les chiffres évoqués dans ce sondage. « Nous avons été très surpris par le moment choisi pour effectuer ce sondage. Les collectes ont été suspendues en janvier et février, il y avait donc un retard tout à fait logique à rattraper. Les moyens de nos opérateurs ne sont pas extensibles, l'un d'entre eux a également été hacké, ce qui a généré quelques difficultés supplémentaires. Le retard a été assez vite comblé dans les territoires les moins denses. En revanche dans des régions comme l'Île-de-France ou l'agglomération lyonnaise, où les besoins sont importants, cela prend plus de temps. Cela dit, à la fin juin, la quasi-totalité des retards ont été rattrapés et nous sommes de nouveau dans une situation normale », affirme DASTRI, qui soutient que les difficultés sont aujourd'hui localisées et non réparties sur l'ensemble du territoire. « Les chiffres présentés par l'USPO ne sont absolument pas ceux dont nous disposons, explique également DASTRI. Selon nos données, il y a un taux de retard de 1 % sur l'ensemble des collectes réalisées au niveau national (entre 5 000 et 6 000 par mois). » L'éco-organisme tient enfin à rappeler aux pharmaciens qu'en cas de problème, ils doivent contacter la plateforme téléphonique de DASTRI (au 09 72 47 82 08) et non leur opérateur local. « Si les pharmaciens ne signalent pas les problèmes qu'ils rencontrent sur la plateforme, nous n'avons aucun moyen de les suivre ensuite », souligne DASTRI.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires