Le ministère de la Santé a annoncé aujourd’hui que les pharmaciens pourront préparer des seringues préremplies avec les vaccins Pfizer et Moderna pour les autres vaccinateurs de ville. Pour une rémunération de 2 euros la dose unitaire préparée. Une modification du décret du 1er juin et un message DGS-Urgent sont attendus cette semaine.
Dans sa stratégie de mobilisation de la ville dans la vaccination contre le Covid-19, le ministère de la Santé multiplie les outils pour « fluidifier les parcours ». C’est dans ce cadre qu’il a annoncé ce midi que les pharmaciens allaient pouvoir préparer des doses unitaires des vaccins Pfizer et Moderna, sous forme de seringues préremplies, à la demande pour les autres vaccinateurs de ville. « Les centres de vaccination sont appelés à jouer un rôle moins important et la ville un rôle de plus en plus crucial, explique-t-il. La ville a tous les outils nécessaires. La France a été l’un des premiers pays au monde à mettre à disposition des vaccins anti-Covid en ville fin février, puis un vaccin à ARNm en mai et maintenant tous les vaccins avec l’arrivée de Pfizer en ville au 1er octobre. C’est une première mondiale au prix d’un défi logistique considérable pour Santé publique France, les grossistes-répartiteurs et les pharmaciens. Les seringues préremplies par les pharmaciens font partie des outils qu’on donne à la ville pour qu’elle puisse jouer son rôle. »
En pratique, les vaccinateurs en ville continueront à commander les flacons de vaccin auprès de leur pharmacien mais ils pourront ensuite demander la mise à disposition en dose unitaire et choisir le nombre de doses. Ces préparations unitaires seront réalisées par les pharmaciens volontaires, pour une rémunération de 2 euros la dose. « Le décret du 1er juin doit être modifié pour donner la compétence aux pharmacies de préparer les seringues préremplies. Les modalités seront détaillées dans un DGS-Urgent cette semaine », précise le ministère, qui se réjouit de permettre aux autres vaccinateurs de « s’affranchir des difficultés liées aux flacons multidoses » tout en leur apportant « une sécurité sanitaire optimale » grâce au pharmacien, qui étiquettera chaque dose reconstituée et préparée par ses soins. « Les laboratoires réfléchissent à des conditionnements de leurs vaccins plus adaptés mais aucun changement n’interviendra avant la mi-2022 », précise encore le ministère.
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, y voit un bon moyen d’éviter de gaspiller des doses de vaccins grâce à une « organisation en équipe avec les pharmaciens ». C’est d’ailleurs une pratique qui existe déjà selon lui. « On le fait de façon confidentielle et sans rémunération, maintenant ce sera rémunéré 2 euros la seringue préremplie. » Cependant, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ne le voit pas du même œil. « C’est une aberration ! Cela veut dire que les médecins ne sont pas capables de reconstituer un vaccin ? » Pour lui, le travail d’équipe sur le terrain consiste avant tout à contacter les médecins autour de son officine lorsqu’il lui reste des doses à utiliser rapidement, qui lui envoient alors des patients. Et inversement. « Les vaccinateurs vont continuer à commander leurs vaccins par flacon et quand ils vont envisager de venir les chercher, ils vont demander un nombre de seringues préremplies. Qu’est-ce que je fais avec le reste du flacon ? Les flacons ne doivent pas être secoués, les vaccins ne doivent pas être préparés très à l’avance… il y a des contraintes ! Et en cas de problème, qui est responsable ? Cette question est toujours sans réponse. »
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