Covid-19 : l’oxygénothérapie à domicile, une alternative à l'hospitalisation

Par
Publié le 10/11/2020
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : Phanie

Face à la reprise de l'épidémie de Covid-19 et de la très forte sollicitation des hôpitaux, le ministère de la Santé a saisi la Haute Autorité de santé (HAS) sur la possibilité de proposer une oxygénothérapie à domicile à certains patients oxygéno-requérants atteints du Covid-19.

Pour la HAS, l’hospitalisation reste recommandée pour les patients à risque de faire une forme sévère de Covid-19. Toutefois, l'instance estime qu’une prise en charge à domicile serait possible pour deux types de malades : « des patients qui ont été hospitalisés et dont l’état de santé permet d’envisager un retour à domicile avec un apport en oxygène nécessaire à leur prise en charge ; et exceptionnellement des malades dont l’état de santé permet une prise en charge initiale à domicile ». Dans ce dernier cas, le patient devra « être autonome, disposer d’un domicile salubre, avec la présence permanente d’un tiers, être situé à moins de 30 minutes d’un établissement de santé de référence disposant d'une structure d'urgence ou d'un SMUR de proximité ».
A contrario, certains patients seront d’emblée exclus : ceux souffrant d’une pathologie chronique (diabète, insuffisance rénale) non stabilisée, d’une obésité morbide, les patientes enceintes… La HAS écarte également ceux cumulant au moins deux critères mineurs : un âge supérieur à 70 ans, une pathologie cardiovasculaire, une cirrhose, un diabète équilibré… Mais l’âge seul ne suffit pas à rejeter un patient de ce dispositif.

Outre l’oxygénothérapie, des traitements seront à mettre en place durant cette prise en charge à domicile. Il s’agit en premier lieu d’assurer une hydratation et une alimentation équilibrée du patient. Le paracétamol est prescrit pour lutter contre la fièvre et la douleur. Les AINS ne sont, eux, pas recommandés. Le traitement médicamenteux repose aussi sur des anticoagulants en prophylaxie pendant 7 à 10 jours et sur les corticoïdes pendant 5 à 10 jours. L’antibiothérapie ne doit pas être systématique.

Enfin, rappelons que cette prise en charge doit être assurée par une équipe pluriprofessionnelle qui doit être en lien avec les unités hospitalières de référence pour pouvoir réagir rapidement et hospitaliser le malade si son état de santé s’aggrave.


Source : lequotidiendupharmacien.fr