La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a décidé de s’opposer à la tacite reconduction de la convention pharmaceutique. De nouvelles négociations devraient s’ouvrir à la rentrée. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine se déchaîne contre cette décision et dénonce une perte de temps et une fragilisation de l’entreprise officinale.
Philippe Besset a envoyé le 4 juin un courrier au ministre de la Santé, lui faisant part de son opposition à la tacite reconduction de la convention pharmaceutique. Pour le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette démarche s’inscrit dans la suite logique des élections aux URPS dont son syndicat est sorti majoritaire. « Les pharmaciens se sont clairement exprimés en faveur des axes exprimés dans notre programme, notamment la pérennisation des missions apparues pendant la crise sanitaire et le soutien financier aux officines de proximité. Il s’agit désormais de traduire ces intentions dans les textes conventionnels », expose Philippe Besset.
Cette décision a pris de revers Pierre-Olivier Variot, nouveau président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Il ne cache pas sa colère, car « outre le fait de ne pas avoir concerté son syndicat, la FSPF met en péril toute la profession ». En effet, souligne-t-il, la décision de la FSPF gèle de facto toutes les négociations en cours avec l’assurance-maladie sur les avancées programmées : rémunération du pharmacien correspondant et de la dispensation à domicile, mise en place du dépistage du cancer colorectal, élargissement de la vaccination, création des entretiens pharmaceutiques pour les patients diabétiques…
Un coup d’arrêt coupable, selon lui, au moment où les pharmaciens ont besoin de voir évoluer leur exercice. Car ce blocage de la vie conventionnelle est aussi un blocage professionnel, assène-t-il. Pierre-Olivier Variot en veut d’autant plus à la FSPF que le calendrier est mal choisi : « Les négociations vont débuter en septembre en pleine discussion sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), marquées cette année par le « Quoiqu’il en coûte », et si elles se prolongent de six mois, nous tomberons dans la campagne présidentielle, avec toutes les inconnues que cela comporte au niveau politique. »
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