L’Autorité de la concurrence a annoncé ce matin avoir lancé une enquête dans le secteur de la collecte et de l’exploitation des données d’officines de pharmacie. Pour cela, elle a procédé hier à des visites et saisies inopinées « auprès de trois entreprises et une organisation professionnelle ». La procédure, qui débute tout juste, va demander plusieurs mois d’instruction.
* UPDATE du 13 juillet 2021 : Thomas Brunet, pharmacien d'officine et co-fondateur d'Apodis Pharma et de Sagitta Pharma, nous informe qu'aucune de ces sociétés n'est à l'origine de la plainte déposée auprès de l'Autorité de la concurrence et donc de l'enquête que cette dernière a déclenchée (voir ci-après).
Si l’Autorité de la concurrence ne donne aucune information sur les différents acteurs concernés, l’affaire émanerait, selon des sources bien informées, d’une plainte déposée par Sagitta Pharma et Apodis* à l’encontre des trois éditeurs principaux des logiciels officinaux que sont LGPI (Pharmagest), Winpharma et SmartRX (Cegedim), et à l'encontre de la Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire (FEIMA). L’Autorité de la concurrence a lancé les investigations « afin de déterminer si elles ont mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur » mais insiste sur le fait que, à ce stade, elles « ne préjugent bien évidemment pas de la culpabilité des entreprises concernées par les pratiques présumées ».
Pour le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, la communication faite par l’Autorité de la concurrence le conduit à penser que « c’est l’inverse de ce que reprochait l’émission Cash Investigation de mai dernier, à savoir que trop de données partaient de l’officine », alors que l’enquête de l’Autorité de la concurrence « cherche à vérifier qu’il n’y a pas trop de restrictions à la circulation de ces données ».
Pour l’heure, aucune autre information n’est disponible concernant les investigations en cours. Contactée, l’Autorité de la concurrence précise que l’enquête est à « un stade précoce » et qu’il y aura « plusieurs mois d’instruction avant une décision ».
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