À l’occasion du colloque du Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO) qui s’est tenu cette semaine, une série de propositions élaborées avec l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) ont ouvert le débat autour de l’acte de premier recours à l’officine.
Parce que « l’acte de conseil de premier recours est une spécificité majeure de la pratique officinale » mais reste « peu ou insuffisamment défini », le CVAO a élaboré avec l’ANEPF des propositions pour mieux le définir, le rendre plus visible, évaluer la part qu’il occupe dans la pratique quotidienne des officinaux et le faire (re)connaître aussi bien auprès du grand public, des autres professionnels de santé que des pouvoirs publics.
Première proposition : lister les demandes sans ordonnances ou « requêtes primaires » à l’officine, à l’image de ce qu’ont fait d’autres pays comme le Canada, la Norvège ou le Royaume-Uni. À cette proposition, s’ajoute l’idée d’organiser « une taxonomie des différentes requêtes » prenant en compte les symptômes évoqués, leur localisation, les conditions de leur survenue et les critères d’urgence ou de risque potentiel. Le but ? Faciliter l’orientation que va prendre le conseil du pharmacien : une prise en charge possible à l’officine ou une réorientation vers un autre professionnel de santé.
La troisième proposition vise, d’une part, à « faciliter la documentation et l’information des autres acteurs de soins lorsque le pharmacien choisit d’orienter » et à « créer un code acte pour les principales prises en charge, qu’elles soient de premier recours ou de premier secours ». Et, d’autre part, à collecter l’ensemble de ces actes d’orientation, et à les valoriser par le biais d’un honoraire d’orientation dont les critères restent à déterminer. Cette valorisation, pour le président du CVAO, Jean-Michel Mrozovski, est aussi une manière de « dire aux autres acteurs de santé que ce que fait le pharmacien est important ». Ce qui doit aussi se traduire par une communication optimisée entre les acteurs. Pour y parvenir, l’ANEPF et le CVAO proposent de « définir, dans un premier temps avec un collège médecins-pharmaciens, la nature et la pertinence des informations à communiquer ».
Enfin, les deux associations souhaitent améliorer l’information des patients sur les parcours et l’offre de soins à leur disposition afin de favoriser un choix éclairé en fonction de leurs problématiques. « C’est par exemple l’idée de reprendre le concept anglo-saxon de Pharmacy First, qui informe le grand public quant aux capacités du pharmacien à prendre en charge un certain nombre de symptômes ou de syndromes », précise Jean-Michel Mrozovski.
Un ensemble de propositions bien accueillies par les syndicats de pharmaciens. Ce qui pousse le CVAO à imaginer l’organisation, certainement en 2021, d’états généraux du premier recours à l’officine.
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