Des médecins de l’AP-HP établissent une association entre la prise de certains antidépresseurs et la réduction des risques d’intubation ou de décès chez les patients hospitalisés pour Covid. Leurs travaux ont été publiés dans « Molecular Psychiatry ».
Cette étude observationnelle menée par des chercheurs et des médecins du service de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Corentin-Celton (AP-HP), de l’université de Paris et de l’INSERM, coordonnée par le Dr Nicolas Hoertel et le Pr Frédéric Limosin, part d'un constat établi dans plusieurs hôpitaux de l’AP-HP. Lors du premier pic épidémique, entre le 24 janvier et le 1er avril, parmi les 7 230 adultes admis pour Covid, 345 patients (4,8 %) avaient bénéficié d’une prescription de traitement antidépresseur dans les 48 premières heures suivant leur admission.
Or une diminution de 40 % des risques d’intubation ou de décès a été avérée chez ceux placés sous inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS) (fluoxétine, paroxétine, escitalopram) et sous certains antidépresseurs non-ISRS (venlafaxine et mirtazapine).
Dans ce travail publié le 4 février dans la revue « Molecular Psychiatry » (groupe Nature), les scientifiques soulignent que cette diminution du risque peut varier entre 42 % et 78 %, selon la molécule. En revanche, il n'y avait aucune différence significative pour les patients exposés à une autre molécule que les cinq citées précédemment. Ces résultats sont corroborés par des données in vitro démontrant que ces antidépresseurs spécifiques inhibent en quelques heures l’activité de la sphingomyélinase acide, une enzyme qui semble influencer la pénétration intracellulaire du virus SARS-CoV-2.
Parallèlement, des chercheurs américains se sont penchés sur les effets de la fluvoxamine, un autre ISRS inhibiteur de l’activité de la sphingomyélinase acide prescrit aux États-Unis, chez des patients atteints de Covid, symptomatiques et suivis en ambulatoire. Selon les résultats publiés dans la revue « JAMA » en novembre, aucun des 80 patients traités par fluvoxamine n’a subi d’aggravation clinique, contre 6 chez les 72 patients ayant reçu un placebo.
Ces résultats encourageants nécessitent d’être confirmés par des essais randomisés en double aveugle à grande échelle, aucune étude clinique n'ayant porté à ce jour sur l'utilité potentielle des antidépresseurs chez les patients hospitalisés pour Covid-19.
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