Le Quotidien du pharmacien. - Dans le cadre d'une réduction de ses horaires, quels sont les aspects pratiques ou réglementaires qu'une pharmacie doit prendre en compte ? Par exemple, doit-elle prévenir l’Ordre ou son ARS ?
Bruno Maleine. - Sur ce sujet, absolument rien n'est imposé aux pharmaciens : leurs horaires d'ouverture sont libres – tant qu'ils n'empiètent pas sur les périodes de garde –, et il n'y a aucune obligation de prévenir l'Ordre ou son ARS. En revanche, il est nécessaire de maintenir la continuité des soins. Ainsi, il est de la responsabilité du pharmacien de s'assurer que les officines voisines soient ouvertes pendant ses horaires de fermeture, afin que la population locale ne soit pas pénalisée. Nous recommandons de prévenir l'ARS dans le cas où la réduction des horaires est vraiment importante. Si nécessaire, l'ARS et les syndicats représentatifs de la profession peuvent instaurer un système de roulement, similairement à l'organisation des périodes de garde. C'est déjà ce qui se passe dans certaines villes, où les ouvertures le lundi matin ou le samedi après-midi se font parfois à tour de rôle entre les pharmacies.
Cette réduction des horaires est-elle une bonne méthode pour s’adapter à un manque de personnel, ou est-ce qu’elle risque d’être préjudiciable, pour la pharmacie ou ses patients ?
Si le manque de personnel affecte la capacité du titulaire et de son équipe à accomplir leur travail, réduire les horaires de façon à ne pas altérer la qualité des soins offerts aux patients est une attitude responsable. Avant tout, il faut bien informer la population, que ce soit sur le site Internet de la pharmacie, les réseaux sociaux, où directement via des affiches, en indiquant quelles pharmacies alentour sont ouvertes sur ces amplitudes horaires. Tant que le volume reste maîtrisé et complémentaire avec le maillage territorial, il n'y a pas de problème.
Ce genre d’action est-elle applicable partout ? Quid des pharmacies isolées ?
Au regard des textes, oui. Cela étant, il existe dans certains cas de figure extrêmes la réquisition, mais aujourd'hui nous ne parlons que de réduction des horaires, pas de fermeture étendue sur de longue période. Il existe des cas anecdotiques d'ouverture de très faible amplitude, notamment au sein de régions avec une forte activité saisonnière. Si le pharmacien y voit une solution pour pallier le manque de personnel, c'est une alternative qu'il peut envisager.
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