Cas contacts, tests négatifs, vaccinés ou âgés de moins de 12 ans
Le dispositif consiste à permettre aux personnes cas contacts détenant un schéma vaccinal complet de se faire remettre en officine deux autotests, si leur test antigénique (TAG) ou le PCR est négatif. Il s'applique également aux enfants de moins de 12 ans qu'ils soient vaccinés ou non. En cas de PCR négatif, le résultat doit dater du jour, précise la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). De même, le gouvernement a souhaité remplacer par ce dispositif de surveillance active l'isolement pour les personnes contacts à risque disposant d'un schéma vaccinal complet ou âgées de moins de 12 ans et dont le résultat du test est négatif.
En l'absence d'une notification de l'assurance-maladie, une simple déclaration sur l'honneur signifiant que la personne est cas contact suffit. Le modèle de cette déclaration est fourni par l'assurance-maladie. Pour tous ces cas contacts négatifs, les autotests doivent être effectués à J+2 et à J+4. C'est également le cas des scolaires dès lors qu'un élève positif est déclaré dans une classe. Ils se verront remettre deux autotests si leur test antigénique ou PCR est négatif.
Alors que ce nouveau protocole appliqué à l'école tourne au casse-tête pour les parents d'élèves et pour les officinaux, la FSPF a demandé au gouvernement que des solutions soient trouvées, comme la distribution d'autotests « dans le cadre scolaire ». « La pharmacie ne peut pas prendre en charge des classes entières », a tenu à souligner Philippe Besset, président de la FSPF. En fin de semaine, le gouvernement a revu sa copie en assouplissant quelque peu le protocole.
Une facturation simplifiée
Pour la délivrance de ces deux autotests, les pharmaciens facturent 9 euros (code PMR) à l'assurance-maladie, soit 2 euros pour la dispensation et 3,50 euros par test (prix maximum, TVA 0 %). Les autotests spécifiques aux enfants de moins de 12 ans et délivrés aux cas contacts de cette classe d'âge seront facturés chacun 3,80 euros. Dans ce cas, le code PMR sera de 9,60 euros.
Ces tarifs sont majorés dans les DOM. Le facteur 1,3 sera appliqué en Guadeloupe, à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin, 1,15 en Martinique, 1,2 en Guyane et à la Réunion et 1,36 à Mayotte.
Par ailleurs, selon l'arrêté du 5 janvier 2022 modifiant l'arrêté du 1er juin 2021,
le tarif des autotests supervisés passe de 4,20 euros à 3,50 euros.
Un déconditionnement jusqu'au 21 janvier
Les syndicats ont obtenu, à titre dérogatoire, de délivrer les autotests par boîte de 5 lorsque ceux-ci ne peuvent être déconditionnés. Dans ce cas, il sera possible de facturer à l'assurance-maladie 19,50 euros. « Cette mesure correspond à un principe de réalité dans la mesure où certains tests ne peuvent être délivrés individuellement, mais il convient d'éviter de gaspiller des tests », explique Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Selon lui, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) devrait se prononcer d'ici au 21 janvier sur les modalités de déconditionnement des boîtes d'autotests.
Un autotest Covid est-il réellement fiable ?
Comme le rappelle l'assurance-maladie, « les autotests sont moins sensibles que les tests RT-PCR et antigéniques ». Afin de compenser cette efficacité moindre, il est donc conseillé de « répéter l’autotest 1 à 2 fois par semaine », ce à quoi sont par exemple astreints les enfants de moins de 12 ans cas contacts pour pouvoir continuer à se rendre en classe. En règle générale, le but premier de l'autotest est de « prendre connaissance d'une contamination, de s’isoler, de réaliser un test RT-PCR ou un test antigénique de confirmation et de prévenir ses contacts », résume l'assurance-maladie. Pour pouvoir être commercialisé, un autotest doit normalement avoir une sensibilité d'au moins 80 % et une spécificité de 99 % minimum. Dans son avis du 6 août, la Haute Autorité de santé (HAS) faisait mention d'une analyse en sous-groupe, qui « n’avait pas mis en évidence de différence de sensibilité entre un test antigénique réalisé par un professionnel de santé (81 %) et un autotest réalisé par un patient sous supervision d’un professionnel de santé (83 %) ».
On l'aura noté, ce dernier chiffre démontre une certaine efficacité des autotests mais uniquement lorsqu'ils ont été réalisés sous la conduite d'un professionnel dûment formé. Comme l'ont signalé plusieurs virologues et infectiologues, il est impossible de déterminer avec précision le degré de fiabilité des résultats obtenus par les patients qui s'autotestent. Le niveau de fiabilité global est bien sûr dépendant de la qualité des prélèvements ce qui, selon le patient, s'avérera extrêmement aléatoire. Autre doute qui demeure autour de la fiabilité des autotests : à quel point sont-ils performants pour détecter le variant Omicron ? Les modèles sur le marché ont tous été conçus avant l'émergence de ce variant découvert en Afrique australe. Selon des données préliminaires de l'Agence américaine du médicament (FDA), les tests antigéniques et les autotests « détectent bien le variant Omicron, mais avec une sensibilité réduite ». Si la FDA n'estime pas qu'il faut décourager leur utilisation pour autant, une étude suisse, publiée en juillet dernier, mettait en lumière un autre problème lié à la fiabilité du résultat des autotests utilisés par les patients asymptomatiques. Des chercheurs de l'Université de Berne ont en effet découvert que seulement 44 % des asymptomatiques testés positifs par PCR l'avaient également été avec l'autotest Roche utilisé pour les besoins de ces travaux.
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