En Australie, la vente de cigarettes électroniques, avec ou sans nicotine, est exclusivement réservée aux pharmaciens depuis le 1er juillet. Et les conditions de prescription et de délivrance sont drastiques.
Alors qu’en France les produits de vapotage, avec ou sans nicotine, ne sont pas des produits de santé et ne sont pas autorisés en officine, les Australiens font tout autrement. Depuis le 1er juillet, les cigarettes électroniques avec ou sans nicotine ne peuvent être vendues qu’en pharmacie « dans le but d’aider les personnes à arrêter de fumer ou à gérer leur dépendance à la nicotine », précise le ministère de la Santé australien dans un communiqué. « Il est illégal pour tout autre détaillant, y compris les bureaux de tabac, les magasins de vapotage et les dépanneurs, de vendre tout type de vapotage ou de produit de vapotage », précise le ministère.
Les e-cigarettes contenant de la nicotine sont désormais délivrées uniquement sur ordonnance d’un médecin ou d’une infirmière spécialisée jusqu’au 30 septembre 2024. « Cela donne à chaque patient l’occasion de discuter de son vapotage avec le prescripteur et d’obtenir les meilleures informations sur les méfaits pour la santé et les options d’arrêt », justifie le ministère de la Santé australien. Passé cette date, les personnes de moins de 18 ans devront fournir une prescription pour obtenir une cigarette électronique. Pour les adultes, l’obligation d’une ordonnance dépendra de la teneur en nicotine : les e-cigarettes contenant moins de 20 mg/ml de nicotine seront disponibles sans ordonnance mais les patients « devront avoir un entretien avec un pharmacien, notamment pour aborder la posologie et les autres options pour arrêter de fumer et/ou gérer la dépendance à la nicotine ». Une pièce d’identité est également demandée. Le pharmacien ne peut vendre qu’un mois de traitement à la fois.
Reste que les cigarettes électroniques actuellement disponibles sur le marché australien ne sont pas approuvées pour le sevrage tabagique ou la gestion de la dépendance à la nicotine. Dans l’attente d’une inscription au registre australien des produits autorisés, les e-cigarettes doivent répondre à certaines normes (saveurs limitées à la menthe, au menthol et au tabac, concentration maximale en nicotine de 100 mg/ml…) et les prescripteurs doivent suivre des voies de prescription pouvant varier selon les États et territoires et nécessitant parfois des ententes préalables… En Australie comme en France, les cigarettes électroniques thérapeutiques ne constituent pas un traitement de première intention dans le sevrage tabagique.
En France, les pharmaciens attendent toujours le début de l’expérimentation leur permettant de prescrire les traitements de substitution nicotinique.
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