À gauche, le Nouveau Front populaire a rendu sa copie pour les législatives anticipées et propose un programme pour « répondre aux urgences ». Parmi les mesures concernant la santé, la création d’un pôle public du médicament pour lutter contre les pénuries.
La coalition de gauche, qui réunit Parti socialiste (PS), Parti communiste français (PCF), La France insoumise (LFI), Europe écologie Les Verts (EELV) et plusieurs autres petits partis de gauche, a dévoilé le 14 juin son programme pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Un programme basé sur un calendrier express « pour répondre aux urgences », et à étapes : les 15 premiers jours (« La rupture »), les 100 premiers jours (« L’été des bifurcations »), et les mois avant la présidentielle de 2027 (« Les transformations »).
Dans le programme santé, le Nouveau Front populaire veut, dans les 100 premiers jours, « faire une grande loi santé », appuyant sur la régulation de l’installation des médecins dans les déserts médicaux et le rétablissement des permanences de soins des soignants libéraux dans les centres de santé. Sans plus de précisions. Autre point fort : créer un pôle public du médicament avec un renforcement des obligations de stocks, pour lutter contre les pénuries de médicaments. C’est une reprise de la proposition de loi du député LFI Damien Maudet (Haute-Vienne), déposé à l’Assemblée nationale en janvier 2024, visant à relocaliser et à instaurer une production publique de médicaments et de principes actifs « pour garantir, enfin, notre souveraineté sanitaire et lutter contre les pénuries de médicaments ». Ce pôle vise ainsi à garantir l’approvisionnement d’une réserve stratégique des médicaments essentiels, pouvant fournir les pharmacies d’officine et les pharmacies à usage intérieur.
Dans ce programme santé, le Nouveau Front populaire veut conditionner l’ouverture des cliniques privées à la participation à la permanence de soins et à la garantie d’un reste à charge zéro, et veut engager un plan pluriannuel de recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants, personnels administratifs) et de revalorisation des métiers et des salaires. Il s’attaque aussi à un point de santé publique en voulant interdire tous les polluants éternels (PFAS) pour toutes les utilisations, notamment les ustensiles de cuisine.
Le Nouveau Front populaire défend aussi « une diplomatie au service de la santé » avec levée des brevets sur les vaccins et les moyens médicaux de lutte contre les pandémies.
Le Nouveau Front populaire veut aussi « réparer les services publics », avec l’organisation d’une « conférence de sauvetage de l’hôpital public afin d’éviter la saturation pendant l’été, proposer la revalorisation du travail de nuit et du week-end pour ses personnels ».
Plus globalement, le Nouveau Front populaire a listé ses priorités : pouvoir d’achat, éducation, plan grand âge, « planification écologique » et agriculture, réindustrialisation, développement des transports publics, sécurité « par le rétablissement de la police de proximité », etc. Dans les mesures phare : Smic à 2 000 euros brut ou 1 600 euros net, salaires indexés sur l’inflation, augmentation du minimum vieillesse et du minimum contributif pour les retraités, blocage des prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants, abroger « immédiatement » les décrets d’application de la réforme des retraites et de l’assurance-chômage.
Quant au financement de ce programme, vivement critiqué par les oppositions, « nous ferons en sorte de financer ce projet très ambitieux en prenant dans la poche de ceux qui ont les moyens de donner », a lancé lors de la conférence de presse du vendredi 14 juin Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, candidat dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne.
Parmi les candidats investis par le Nouveau Front Populaire, citons Aurélien Rousseau, ministre de la Santé il y a encore quelques mois.
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