Dans toutes les régions de France, les pharmaciens peinent à trouver des candidats au vaccin AstraZeneca. Et désespèrent de « gâcher » des doses. Une solution pour accélérer la campagne consisterait à élargir la liste des vaccins administrés à l’officine.
Dès lundi, avec 5 jours d’avance sur le calendrier, tous les Français de 50 ans et plus pourront se faire vacciner. Et la limite d’âge pourra être levée s’il reste des doses. Ces annonces du chef de l’État vont-elles créer un appel d’air et convaincre les Français de venir se faire vacciner en pharmacie ?
Pas si sûr. Car pour l’heure, les vaccins réservés au circuit officinal, l’AstraZeneca et le Janssen, ne concernent que les personnes de 55 ans et plus. L’officine ne profitera donc pas de cet élargissement de la cible. De plus, les Français opèrent un choix très sélectif entre les vaccins. Aussi, même dans la perspective d’une ouverture de la cible au vaccin AstraZeneca, notamment contre décharge comme cela avait été évoqué par le ministre de la Santé, une ruée sur l’officine n’est pas garantie. En attestent les témoignages de pharmaciens dans la presse régionale.
Dans le Gard, France 3 fait état de vaccins qui ne trouvent pas preneurs chez les médecins et les pharmaciens. Selon la chaîne d’informations, la concurrence des centres de vaccination est la principale responsable. Mais si ces professionnels peinent à trouver des volontaires, c’est aussi à cause d’une confiance fragilisée dans le vaccin AstraZeneca, remarquent les intéressés. Le constat n’est pas différent en Meurthe-et-Moselle. Dans le « Républicain lorrain », un pharmacien de Briey déclare n’avoir finalement vacciné que 19 personnes sur les 80 inscrites à sa liste d’attente. La plupart se sont désistées. Même chose chez l’une de ses consœurs confrontée au dilemme d’un flacon ouvert pour cinq patients alors qu’il contient dix doses. Plus au Sud, dans le Haut-Rhin, un pharmacien a trouvé la parade, comme le relate France Bleu. Car à Mulhouse, la campagne vaccinale à l’officine est aussi laborieuse. Ainsi, après une journée de vaccination, un titulaire restant avec cinq doses inutilisées a eu l’idée de s’inscrire sur la plateforme Covidliste. Une alternative qui lui a permis de ne pas gâcher les cinq doses restantes.
Mais le système D n’est pas une solution à long terme. C’est en tout cas ce que déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui estime que « tant que nous n'aurons pas accès au vaccin Moderna, la situation ne s'améliorera pas ». Par ailleurs, le président de la FSPF interrogera en fin de journée le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur la possibilité d'utiliser le vaccin Janssen pour les nouvelles cibles vaccinales. « La HAS le recommande à partir de 18 ans, toutefois jusqu'à présent, le ministère l'avait priorisé pour les personnes de 55 ans et plus. Nous verrons avec le ministre s'il est possible d'élargir la cible pour une vaccination à l'officine », annonce Philippe Besset.
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