Permettre à plus d'une centaine de personnes résidant en EHPAD d'être vaccinés contre le Covid-19 en échappant aux divers problèmes liés à la livraison, en répondant aux contraintes d'une logistique exigeante, le tout, dans des conditions climatiques difficiles : voici le défi proposé à Marie-Thérèse Henry, pharmacienne à Haroué en Meurthe-et-Moselle, pour débuter cette année 2021. Malgré quelques instants stressants, l'officinale est aujourd'hui satisfaite. « Tous les résidents volontaires des deux EHPAD dont je m'occupe ont pu recevoir leur première dose. Cela s'est donc bien passé dans l'ensemble malgré un petit couac au démarrage », résume-t-elle. Après avoir passé commande, la pharmacienne reçoit les vaccins tant attendus et les kits de matériel d'injection. Problème, deux de ces kits étaient en fait destinés à une autre officine. « En revanche, deux des kits que j'avais moi-même commandés avaient été expédiés à un autre pharmacien. Après avoir consulté le président de l'URPS pharmaciens, j'ai finalement utilisé le matériel d'injection reçu par erreur donc je n'ai pas été pénalisé mais certains confrères, à qui l'on avait livré les vaccins mais pas les kits, ont été bien embêtés », souligne-t-elle.
Débrouille, réactivité et sens du timing
Marie-Thérèse Henry aura connu d'autres petits moments d'angoisse les jours précédant la livraison des vaccins aux EHPAD. « J'ai reçu un mail le mercredi après-midi pour renseigner la quantité de doses dont j'avais besoin et il fallait répondre avant le soir même à 23 heures. Si j'avais vu ce mail trop tard, ou s'il était arrivé dans les SPAM comme c'est arrivé à d'autres, les livraisons auraient été retardées d'une semaine, explique-t-elle. La veille de recevoir les vaccins, je ressentais également une certaine inquiétude, comme je livre deux EHPAD j'avais peur de ne recevoir des doses que pour un seul des deux ». Heureusement, l'officinale lorraine recevra ses précieuses doses en temps et en heure. Des doses qu'elle a dû tracer à leur arrivée, avant de vérifier leur homogénéité. Il a ensuite fallu prévenir les EHPAD, convenir avec eux des frigos à utiliser et enfin leur préciser l'heure de livraison. Une procédure « résumée » dans le document de 45 pages édité par le ministère de la Santé et que Marie-Thérèse Henry a dû potasser au préalable.
Toutes les doses reçues ont en tout cas été utilisées et l'officinale a même pu préparer une dose supplémentaire avec presque tous les flacons, conformément à ce qu'avait récemment indiqué le fabricant. En tout, près de 80 % des résidents des deux EHPAD dont elle a la charge (soit environ 110 doses sans compter celles réservées aux soignants) ont reçu une première dose du vaccin contre le Covid. Dès le milieu de la semaine prochaine, Marie-Thérèse Henry va pouvoir se tourner vers la commande des doses nécessaires pour la seconde injection. « Quelques résidents hésitants qui n'ont pas été vaccinés la première fois vont peut-être demander à l'être cette fois-ci, on devrait atteindre un taux de vaccination de 90 % dans les deux établissements qui m'ont choisie comme référente, estime Marie-Thérèse Henry. Je pense que l'on rencontrera moins de difficultés car l'organisation sera mieux rodée », pressent-elle avec optimisme. Ce qui est d'ores et déjà certain en revanche, c'est l'effet psychologique de la vaccination sur les résidents, leurs proches et les soignants qui travaillent dans ces établissements. « Nous avons eu la chance de ne déplorer aucun décès lié au Covid-19 dans ces deux EHPAD. Comme dans tous les établissements pour personnes âgées, les résidents souffrent en revanche de l'isolement et de la solitude. C'est également très difficile à vivre pour leurs proches. Alors cette campagne de vaccination est vécue, par beaucoup, comme le début d'une renaissance », observe Marie-Thérèse Henry.
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