Agnès Firmin-Le Bodo, ministre de la Santé, rattrapée par l'affaire Urgo

À peine nommée à la suite d'Aurélien Rousseau, ministre de la Santé démisionnaire dans le contexte du vote de la loi Immigration, Agnès Firmin-Le Bodo fait l'objet de révélations dans la presse. Titulaire au Havre, la ministre de la Santé est visée, comme d'autres pharmaciens, dans le cadre de l'affaire Urgo.

« Dans le cadre de ma fonction de pharmacien, une enquête est en cours. Permettez-moi de réserver les échanges que je devrais avoir avec les autorités compétentes », a déclaré ce matin Agnès Firmin Le Bodo à France Bleu Normandie. Nommée ministre de la Santé par intérim mercredi après-midi pour succéder à Aurélien Rousseau qui avait présenté sa démission quelques heures plus tôt, la pharmacienne qui occupait depuis le 4 juillet 2022 le fauteuil de ministre déléguée à l'organisation territoriale et aux professions de Santé n'en dira pas davantage.

Depuis hier soir, suite aux révélations de Mediapart portant sur l'enquête dont elle fait l'objet comme plusieurs milliers de pharmaciens, les articles ont déferlé dans la presse. Agnès Firmin-Le Bodo aurait perçu des cadeaux du Laboratoire Urgo entre 2015 et 2020 dans le cadre de son exercice de titulaire au Havre (Seine-Maritime). Comme le souligne Mediapart, repris par plusieurs titres de la presse nationale, alors que le premier volet de l'enquête s'est attaché à déterminer les responsabilités du laboratoire conduisant à une condamnation de 1,125 million d'euros dont 625 000 euros avec sursis, le deuxième volet de l'enquête porte désormais sur les pharmaciens qui auraient accepté ces cadeaux en contrepartie d'un renoncement à des remises commerciales. Agnès Firmin-Le Bodo ferait partie de ces pharmaciens mis en cause. Citée par Mediapart, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a affirmé avoir été saisie d'une quarantaine de dossiers pour la seule région de Normandie.