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Accroissement des déserts médicaux : faut-il en finir avec la liberté d’installation des médecins ?

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Publié le 19/07/2022
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Crédit photo : Phanie

Les inégalités d'accès aux médecins généralistes se sont accrues ces dernières années, malgré les aides versées pour inciter les médecins à s'installer dans les déserts médicaux, selon un bilan établi par l’assurance-maladie.

Négociés en 2016 avec les syndicats de médecins libéraux, quatre types de contrats démographiques étaient censés enrayer la progression des déserts médicaux. Mais fin 2021, « seuls 4 685 étaient en cours », selon un bilan présenté le 8 juillet dans une commission interne de l’assurance-maladie.

Moins de 5 000 en 5 ans, dont une grosse moitié (2 396) de contrats de coordination pour des praticiens déjà en place. L'aide à l'installation proprement dite (jusqu'à 50 000 euros) a été accordée à 2 085 médecins, essentiellement généralistes, soit un peu plus de 400 par an.

De plus, l’ensemble de ces dispositifs affiche un coût croissant : plus de 94 millions d'euros sur la période 2017-2020, dont près de 32 millions rien qu'en 2020.

Un coût mis en regard d'une efficacité peu évidente, puisque « l'inégalité d'accès aux médecins généralistes s'est accentuée entre fin 2016 et fin 2019 », selon l’assurance-maladie, qui note à l'inverse une « réduction des disparités pour les infirmières et les sages-femmes libérales ». Ces deux professions, contrairement aux médecins, profitent d'effectifs en hausse continue mais ont aussi accepté une régulation des installations : une arrivée pour un départ dans les zones surdotées.

Ce contraste donne des arguments aux partisans de la politique du bâton. Ainsi l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) juge dans un communiqué que le « résultat extrêmement décevant des incitations démontre qu'elles ne fonctionnent pas et qu'il faut donc en finir avec la liberté d'installation des médecins libéraux ».

L’assurance-maladie reconnaît pour sa part, dans un rapport publié début juillet, que ses « contrats démographiques n'ont pas suffi à gommer les déséquilibres de répartition territoriale qui perdurent » et propose de « les fusionner en un contrat unique » pour simplifier le dispositif.

Le sujet reviendra vite sur la table lors de la Grande conférence sur l'accès aux soins promise par Emmanuel Macron.

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr