Le vaccin Abrysvo est indiqué dans deux catégories de population : les femmes enceintes pour la protection passive des nouveau-nés contre les infections à VRS, et les personnes âgées pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le VRS. Le hic, c’est que pour les séniors, le vaccin n’est pas (encore) remboursé.
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu, le 28 août, un avis favorable au remboursement de Abrysvo, vaccin bivalent recombinant sans adjuvant (Pfizer), dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les personnes âgées. Un délai un peu juste pour obtenir un remboursement chez le sénior pour le début de la saison de vaccination, ouverte depuis plusieurs jours chez les femmes enceintes pour l’immunisation passive des nourrissons. « Il est difficile de répondre à quel moment Abrysvo sera intégré dans le calendrier vaccinal puisqu’il y a toutes ces étapes qui se succèdent : la fixation du prix, l’inscription au “Journal officiel” et puis l’actualisation du calendrier vaccinal, ce qui peut prendre un certain temps », explique Emmanuelle Blanc, directrice médicale vaccins chez Pfizer. Or Abrysvo indiqué chez le sénior n’est qu’au stade des négociations avec le Comité économique des produits de santé (CEPS). Mi-août, le vaccin avait obtenu un prix de 196,10 euros avec prise en charge à 30 % par l’assurance-maladie (100 % dans le cadre de l’assurance maternité) pour les femmes enceintes uniquement entre 32 et 36 semaines d'aménorrhée. La commission de la Transparence de la HAS avait rendu son avis le 10 juillet.
Non remboursé dans cette indication, Abrysvo reste cependant recommandé dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le VRS chez les patients de 75 ans et plus et chez les patients de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires chroniques (en particulier la BPCO) ou cardiaques (en particulier l’insuffisance cardiaque) susceptibles de décompenser lors d'une infection à VRS. Dans ces populations, « le VRS, c’est 280 000 cas en ambulatoire et environ 25 000 hospitalisations par an. C’est beaucoup et c’est aussi clairement sous-estimé car le dépistage n’est pas systématique. Le VRS, c’est aussi plus de 1 800 décès intra-hospitaliers par an », compte le Dr Élodie Blanchard, pneumologue au CHU de Bordeaux.
« Pfizer se prépare à pouvoir protéger le plus grand nombre. Si on regarde la grippe saisonnière qui atteint des niveaux de vaccination de près de 50 % sur le même type de population, on peut se situer en termes de volumétrie. Le volume absolu, in fine, correspond à 50 % de la population cible, estimée entre 8 et 9 millions de personnes », explique David Lepoittevin, directeur de la division vaccins chez Pfizer, soit 4 millions de doses attendues. « Les autorités, elles, ont fixé dès le départ un objectif de vaccination de 75 % », ajoute le représentant de Pfizer. Mais cette projection n’a de sens que si le vaccin obtient son remboursement.
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