L'appel à la grève des biologistes est très majoritairement suivi par les laboratoires d'analyse médicale. 95 % d'entre eux ont fermé leurs portes aujourd'hui. Ce mouvement reconductible vise à protester contre le gouvernement qui entend imposer aux laboratoires une économie de 250 millions d'euros, via le PLFSS.
La grève des biologistes libéraux, opposés aux économies prévues par le budget de la Sécu, était massivement suivie lundi 14 novembre au matin, avec 95 % des 4 200 laboratoires d'analyse médicale fermés en France, ont annoncé les syndicats professionnels. Les biologistes libéraux - engagés dans un bras de fer avec le gouvernement autour d'un coup de rabot de 250 millions d'euros qui leur est demandé dans le projet de budget 2023 de la Sécu - avaient certes salué vendredi un vote du Sénat qui « rouvre la voie à une solution négociée ». La Haute assemblée a en effet voté un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 (PLFSS) transformant cette « baisse pérenne en contribution exceptionnelle de 250 millions d'euros en 2023 », une « solution qui va dans le bon sens », réagissait dans un communiqué l'Alliance de la biologie médicale (ABM) qui représente les laboratoires (Biogroup, Cerba, Eurofins, Inovie, Synlab). Selon l'ABM, cette alternative permet de « sortir de l'ultimatum que nous imposait le gouvernement et rouvre la voie à une solution négociée ». Son porte-parole, Alain Le Meur, appelle le gouvernement et l'Assemblée nationale « à se saisir de cette opportunité de sortir du conflit par le haut », en maintenant l'amendement du Sénat dans le texte final.
Les biologistes souhaitent que cette ponction soit limitée à 250 millions d'euros, et sur la seule année 2023, alors que l'assurance-maladie envisage, selon eux, une « nouvelle proposition de rabot plus salée encore », avec 280 millions l'an prochain, puis 322 millions par an jusqu'en 2026. Un vote solennel sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) - frappé d'un 49.3 à l'Assemblée nationale - sera organisé mardi.
Dans ce contexte, « les laboratoires de biologie médicale seront en grève reconductible à compter du 14 novembre », confirme l'ABM dans un communiqué. « À l’appel de leurs syndicats, les laboratoires de biologie médicale sont déterminés à agir et se mobiliser contre ce coup de rabot qui menace directement la qualité des soins, l’emploi dans les territoires, leur capacité d’innovation et leur maillage territorial. Unis, ils disent non aux déserts de labos ! » Partie pour durer trois jours, cette fronde prendra fin mercredi soir et « tous les labos seront ouverts jeudi matin, précise Thierry Bouchet, président du Syndicat des laboratoires de biologie clinique, mais nous regarderons en fonction de la réponse qui nous sera faite si cette grève peut être reconduite », par la suite.
Avec l'AFP.
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