Des pénuries de médicaments toujours plus nombreuses, les difficultés économiques et les officines qui ferment faute de repreneurs, les négociations conventionnelles sur le volet économique avec l’assurance-maladie qui n’avancent pas aussi vite que la profession le souhaiterait, le temps perdu à cause des indus réclamés par certaines CPAM… les officinaux doivent aujourd’hui composer avec d’innombrables désagréments, qui pourrissent leur exercice quotidien. À ces problèmes déjà bien réels, s’ajoutent d’autres menaces ; le risque de financiarisation avec des fonds qui se montrent de plus en plus intéressés par l’officine, la libéralisation de la vente en ligne de médicaments récemment évoquée par le Premier ministre ou encore le fameux rapport Ferracci, qui pourrait sortir dans les prochaines semaines et remettre en cause le monopole pharmaceutique. Pour faire face à tous ces dangers qui assombrissent l’avenir de la profession, l’USPO estime que la profession doit se mobiliser. Le syndicat a voulu interroger les pharmaciens pour savoir s’ils partageaient ce point de vue. Les résultats sont éloquents.
Selon cette enquête, à laquelle avaient déjà répondu plus de 4 100 officinaux le 21 février, l’idée de se mobiliser pour défendre les intérêts de la profession fait consensus. Près de 89 % des répondants valident en effet le projet d’une mobilisation en 3 étapes, d’abord une pétition à faire signer aux patients pour les sensibiliser aux difficultés actuelles des pharmaciens, puis une grève des gardes avant, éventuellement, une fermeture des officines en vue d’une manifestation. Si le syndicat se dit convaincu de l’importance d’un mouvement gradué, certains pharmaciens interrogés aimeraient aller encore plus loin, en passant directement à l’étape 3, soit baisser le rideau et se faire entendre dans la rue. La possibilité de fermer son établissement pour une journée afin d’aller manifester reçoit en tout cas un accueil très favorable. Près de 90 % des officinaux ayant participé à l’enquête approuvent cette idée. Certains sondés évoquent aussi d’autres pistes pour faire entendre leurs revendications : sensibiliser les députés, arrêter les vaccinations, ne plus sérialiser, voire bloquer les pharmacies qui refuseraient de fermer en cas de grève ! Preuve que chez certains membres de la profession, le sentiment d’exaspération atteint des sommets.
Pour certains pharmaciens interrogés, il est également important de ne pas trop attendre et de montrer un front uni. Le 8 mars, l’USPO, la Fédération des syndicats de pharmaciens de France (FSPF) et les syndicats de groupements se réuniront pour évoquer cette possible mobilisation et établir si besoin un calendrier. Après une première opération de mobilisation en novembre, le printemps pourrait s’annoncer tout aussi animé.
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