Mercredi 8 juin, 150 étudiants en pharmacie de Lille sont partis s'immerger dans le désert médical de la ville de Liévin. Objectif ? Les faire dialoguer avec des professionnels pour motiver, à terme, l'installation de jeunes là où les soignants manquent.
C'est à une véritable immersion dans la réalité d'un désert médical qu'ont eu droit 150 étudiants en pharmacie de la faculté de Lille. En déplacement hier dans la région de Liévin, à une cinquantaine de kilomètres de leur faculté, ils ont pris la mesure d'un territoire au sein duquel un habitant sur quatre n'a pas accès à un médecin traitant. L'objectif de cette mission imaginée par l'université de Lille était de leur permettre de dialoguer avec les professionnels de santé, de comprendre l'importance des besoins humains et la nécessité de rétablir l'attractivité du territoire. Alors que le phénomène des déserts médicaux touche un peu plus de deux-tiers des Hauts-de-France, l'idée est par exemple de leur donner envie de réaliser leur stage à Liévin ou sa région. Car pour l'heure, 60 % des étudiants issus de la faculté lilloise choisissent Lille pour faire leur stage de fin d'études.
Face aux étudiants en visite à Liévin, rapportent nos confrères de « France Bleu Nord », le Dr Tayssir El Masri, médecin généraliste et président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) a expliqué : « On perd les professionnels autour du patient, donc le territoire devient moins attractif aux yeux des autres professionnels. Non seulement il n'y a pas de nouvelles installations, mais ceux qui sont déjà là prennent de la distance car ils se sentent seuls. »
Confrontés à ces besoins criants, certains étudiants - tel Arthur, en 4e année - ne restent pas insensibles. Son stage dans l'Avesnois l'a ainsi convaincu de s'installer dans un désert médical une fois diplômé, témoigne-t-il auprès de « France Bleu Nord » : « Il n'y avait plus aucun médecin ! Certains patients venaient à la pharmacie sans aucun suivi. Je me dis qu'ils ont besoin d'aide là-bas, je ne vois pas pourquoi on les abandonnerait. »
Mieux que des incitations financières, le contact humain serait-il la solution pour recréer un cercle vertueux d'installation de soignants et mettre fin aux déserts médicaux ?
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