La date des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) approche et les pharmaciens appelés à voter semblent toujours plongés dans l’incertitude.
À la demande du « Quotidien du pharmacien », la société CallMediCall a sondé les électeurs pour connaître leurs intentions de vote. Pour le moment, seulement 34 % des officinaux ont l’intention de voter entre le 31 mars et le 7 avril pour désigner leurs représentants aux URPS. C’est moins que les 38 % qui annoncent leur volonté de s’abstenir, 28 % étant encore dans l’incertitude. Et c’est peu, compte tenu des enjeux nationaux (ces élections déterminent la représentativité des syndicats professionnels auprès des instances officielles) et régionaux (les URPS ont un rôle moteur dans la politique sanitaire des territoires et de certaines expérimentations menées avec les agences régionales de santé). Lors du précédent scrutin, en 2015, la participation avait été de 59,40 %, et en 2010 de 62,39 %. Une tendance à un désengagement qui se confirme d’un scrutin à l’autre.
Concernant les intentions de vote, le scrutin reste visiblement très ouvert. Une majorité de pharmaciens n’a pas encore fait son choix, et les semaines qui viennent seront déterminantes pour dégager une majorité en faveur de l’un ou l’autre syndicat. En effet, si notre sondage indique une très légère majorité en faveur des listes menées par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) : 19 %, contre 17 % pour celles portant les couleurs de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), on est là dans la marge d’erreur inhérente à tout sondage.
Reste donc aux deux syndicats à convaincre les 64 % d’indécis qui ont répondu ne pas encore savoir pour qui ils allaient voter. Il est vrai que, pour ce type d’élection, la dimension régionale prime souvent sur l’enjeu national. De nombreux confrères connaissent les candidats de leur territoire, sans toujours faire bien attention à l’étiquette sous laquelle ils se présentent.
Il n’en demeure pas moins que, à quelques jours de ces élections, les jeux restent ouverts. Rappelons que la FSPF avait recueilli 48,81 % des voix en 2015, remportant ainsi 89 sièges, ce qui en a fait le syndicat majoritaire, devant l’USPO, avec 42,59 % des voix et 66 sièges. Ce qui n’a pas empêché ce dernier, présidé par Gilles Bonnefond de signer les avenants de la convention avec l’assurance-maladie qui ont profondément modifié le mode de rémunération, la FSPF, sous la présidence de Philippe Besset, se plaçant résolument dans l’opposition. Voilà qui pourrait donner à ce scrutin de 2021 une allure de référendum : pour ou contre la nouvelle rémunération ?
Sondage réalisé par CallMediCall pour « le Quotidien du pharmacien » réalisé sur un panel représentatif de 1 066 pharmacies entre le 15 février et les 17 mars 2021.