Dans une correspondance publiée dans le « New England Journal of Medicine », des chercheurs américains ont comparé l’efficacité à 8 mois des vaccins utilisés aux États-Unis. Les réponses immunitaires humorales et cellulaires provoquées par les vaccins ont été analysées chez 31 sujets ayant reçu deux doses de BNT162b2 (Pfizer/BioNTech), chez 22 autres avec un schéma vaccinal complet d'ARNm-1273 (Moderna) et chez 8 participants vaccinés avec une dose d'Ad26.COV2.S (Janssen).
Une réponse plus faible mais durable avec Janssen
Cette comparaison met en évidence une « cinétique différentielle des réponses immunitaires induites par les vaccins à ARNm et Ad26.COV2.S sur une période de suivi de 8 mois », relèvent les auteurs. Selon eux, les vaccins à ARNm se caractérisent par des pics de réponse en anticorps élevés 2 à 4 semaines après la 2e dose, qui déclinent « fortement » au bout de 6 mois et encore à 8 mois. À l’inverse, le vaccin Janssen induit des réponses anticorps initiales plus faibles, mais elles restent relativement stables sur 8 mois, « avec peu ou pas de signe de déclin », est-il noté.
Par ailleurs, si les réponses immunitaires nécessaires pour conférer une protection contre le SARS-CoV-2 ne sont pas encore déterminées, les chercheurs soulignent qu’avec tous les vaccins étudiés, les réponses des lymphocytes T affichent une « large réactivité croisée face aux variants du SARS-CoV-2 ».
Ils ont également découvert que le vaccin de Moderna provoquait des réponses d'anticorps plus élevées et plus durables que celui de Pfizer. Ce résultat est cohérent avec celui d’une étude, communiquée cet été mais encore en prépublication. En comparant l’efficacité des vaccins ARNm face aux variants Alpha et Delta, les auteurs montrent une plus grande protection du vaccin Moderna, par rapport à Pfizer, contre le risque d’hospitalisation (91,6 % versus 85 % pour Alpha et 81 % versus 75 % pour Delta) et contre l’infection (86 % versus 76 % pour Alpha et 76 % versus 42 % pour Delta).
Dans une autre étude publiée dans « The Lancet Regional Health Europe », des chercheurs suédois se sont penchés sur l’efficacité d’un schéma de vaccination hétérologue associant le vaccin ChAdOx1 nCoV-19 d’Oxford/AstraZeneca et les vaccins à ARNm, alors qu’en Suède, la décision d’interrompre la vaccination des moins de 65 ans avec AstraZeneca a, comme en France, conduit les autorités à recommander une 2e dose d’ARNm à toutes les personnes qui avaient déjà reçu leur première dose d’AstraZeneca.
Efficacité accrue des schémas hétérologues AstraZeneca/ARNm
À partir des données du registre national de l'Agence de santé publique de Suède, du Conseil national de la santé et du bien-être et de l’agence suédoise des statistiques, les chercheurs ont ainsi constitué une cohorte comprenant 94 569 individus ayant reçu AstraZeneca puis Pfizer, 16 402 ayant reçu AstraZeneca puis Moderna et 430 100 vaccinés avec 2 doses d’AstraZeneca, qu’ils ont comparés à 180 716 individus non vaccinés.
Après un suivi moyen de 76 jours, le risque d’infection était réduit de 79 % pour l’association AstraZeneca/Moderna, de 67 % pour AstraZeneca/Pfizer et de 50 % pour 2 doses d’AstraZeneca, par rapport aux non vaccinés. Les résultats suggèrent ainsi que « l'utilisation de la vaccination hétérologue ChAdOx1 nCoV-19 et ARNm prime-boost est une alternative efficace pour augmenter l'immunité de la population », soulignent les auteurs, dont les estimations d'efficacité s'appliquent à l'infection par le variant Delta, dominant au cours du suivi. Ils relèvent également que le nombre de cas d’hospitalisation était trop faible pour mesurer l'efficacité contre les formes graves du Covid-19.