Les patients ayant souffert d'une forme sévère de Covid-19 peuvent présenter des séquelles pulmonaires et cardiaques, mais les premières données de suivi indiquent qu'elles semblent se résorber. C'est ce qui ressort d'une étude autrichienne présentée lundi 7 septembre au congrès international de la Société européenne de médecine respiratoire (European Respiratory Society).
Les 150 patients recrutés dans la cohorte avaient été admis à la clinique universitaire de médecine interne d'Innsbruck, dans le Tyrol, à l'hôpital St Vinzenz de Zams et au centre de réhabilitation cardio-pulmonaire du Münster. Dans leur présentation, les auteurs ont communiqué les données des 86 premiers patients (âge moyen de 61 ans) recrutés ayant fait au moins deux visites.
Pour chacun de ces patients, trois visites étaient prévues respectivement à 6, 12 et 24 semaines après leur sortie de l'hôpital. Ces visites comprenaient un examen clinique, des analyses en laboratoire, une mesure des pressions partielles en dioxyde de carbone et de dioxygène, la fonction pulmonaire, un scanner thoracique et un échocardiogramme.
Des symptômes chez deux tiers des patients à six semaines
Au cours de la première visite à six semaines, 65 % des patients rapportaient au moins un symptôme persistant, en général, il s'agissait de dyspnée (47 %) et de toux (15 %). Des lésions pulmonaires étaient visibles au scanner chez 88 % des malades. La bonne nouvelle est que, au bout de 12 semaines, le taux de lésions était réduit de 56 % et seulement 39 % des patients présentaient toujours des symptômes.
Il est à noter que les patients de l'étude présentaient une fréquence élevée de facteurs de risque. Outre leur âge, la moitié d'entre eux étaient des fumeurs ou d'anciens fumeurs et 65 % en surpoids. Un patient sur cinq (21 %) a été admis en soins intensifs et 19 % ont nécessité une ventilation invasive, pour une durée d'hospitalisation moyenne de 13 jours.
À six semaines, 23 % des patients avaient un volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) inférieur à 80 % de la valeur normale, puis à 21 % à 12 semaines. À six semaines, 58,5 % des patients présentaient une dysfonction du ventricule gauche lors de la diastole. « Nous ne pensons pas que la dysfonction diastolique du ventricule gauche soit spécifique du Covid-19, explique la Dr Sabina Sahanic, doctorante à la clinique universitaire d'Innsbruck lors de la présentation des résultats, mais elle constitue un signe de sévérité de la maladie en général. Notre étude démontre l'importance de la mise en place d'un suivi au long terme pour les patients après leur sortie de l'hôpital. Le scanner a mis en évidence des lésions pulmonaires dans notre groupe de patients qui n'avaient pas été identifiés lors de leur hospitalisation. »
Elle poursuit : « la mauvaise nouvelle, c'est que l'on retrouve toujours des baisses de la fonction pulmonaire plusieurs semaines après la fin des symptômes liés au Covid-19. La bonne nouvelle est que cela semble diminuer avec le temps, ce qui suggère qu'il existe un mécanisme de réparation mis en œuvre. »