Face à la confusion croissante sur la question de la vente de masques chirurgicaux et alternatifs en officines, Philippe Besset, président de la FSPF, rappelle l’état du droit et la doctrine gouvernementale, mais surtout conseille aux pharmaciens de s’approvisionner pour pouvoir, une fois le déconfinement venu, répondre à la demande de la population.
« À la lettre même du décret du 23 mars 2020, rien ne s’oppose à ce qu’un pharmacien d’officine qui achèterait, dans des quantités raisonnables, des masques chirurgicaux ou des masques FFP2 importés puisse les vendre ou les remettre gratuitement aux patients de son officine. » Reprenant le fameux texte législatif qui a servi de tremplin à de certains distributeurs, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), souligne toute l’ambiguïté de la position de la profession. Car les pharmaciens d’officine sont, en même temps, tenus de respecter les consignes du gouvernement selon lesquelles « les masques chirurgicaux ou FFP2 doivent être réservés aux professionnels prioritaires pour leur attribution (professionnels de santé notamment) ».
Les représentants de la profession n’ont pas manqué d’interpeller à plusieurs reprises le gouvernement sur le paradoxe auquel sont confrontés les pharmaciens. Pas plus tard que le 14 avril, une lettre commune signée de la présidente du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, du président de la section A (titulaires) et des deux présidents de syndicats de pharmaciens, a été adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran. Ils y exhortaient le gouvernement à faire respecter la consigne par tous « afin que l’égalité de traitement entre les circuits de distribution soit respectée et de ne pas brouiller le message à la population », rappelle Philippe Besset. Pour l’heure, aucune réponse n’a été officiellement transmise à la profession. Les représentants de la profession n’ont pas davantage reçu d’écho à leur requête du 6 avril portant sur une autorisation de ventes de masques dits alternatifs.
En l’absence de positionnement clair du gouvernement sur ces deux demandes, la FSPF recommande à ses adhérents « en prévision du déconfinement prochain, de s’approvisionner en masques chirurgicaux ou FFP2 auprès de leurs fournisseurs habituels (groupements, grossistes…) afin d’être en mesure de répondre dès aujourd’hui aux demandes des personnes éligibles à l’attribution de ces masques qui souhaiteraient en acquérir en complément des masques issus des dotations de l’État ». Et d’affirmer que « des stocks de masques sont déjà disponibles (en petite quantité) et pourront prochainement être proposés à l’achat pour les officines ».
Idem pour les masques alternatifs. Car si, dans l’immédiat, leur vente n’est pas autorisée en officine, la FSPF incite les pharmaciens à être prévoyants : rien ne les empêche de s’approvisionner « dans la perspective de la modification de la réglementation demandée par le conseil national de l’Ordre des pharmaciens. »
Cet après-midi, les députés ont voté la baisse de la TVA, de 20 % à 5,5 %, pour les masques et les solutions hydroalcooliques.