Le succès remporté par le dispositif d’orientation et de prise en charge des patients dans six situations fait tache d’encre. 200 pharmacies d’Occitanie, de Corse et du Val de Loire rejoignent les 74 officines bretonnes déjà intégrées à cette expérimentation.
Elles étaient huit régions candidates à vouloir participer à l’expérimentation OSyS (Orientation dans le système de soins). Finalement, trois d’entre elles, l’Occitanie, la Corse et le Val de Loire, ont été retenues pour rejoindre la Bretagne au rang des régions expérimentatrices de ce modèle de prise en charge du premier recours.
Plaies simples, piqûres de tiques, brûlures de premier degré, douleurs pharyngées, conjonctivites et cystites font ainsi l’objet d’un protocole reposant sur l’accueil du patient et son questionnement via un outil numérique dédié. Il débouche sur une prise en charge par le pharmacien ou sur une orientation vers le professionnel de santé, voire aux urgences si la gravité de la situation le requiert. En deux ans, 2 500 patients ont ainsi été pris en charge par l’une des 50 pharmacies bretonnes pionnières de cette expérimentation. Les conclusions sont positives en termes de gain médical puisque, sans ce dispositif, 702 patients auraient consulté en priorité un médecin et 90 autres se seraient rendus directement au service d’urgences de l’hôpital.
Avec l’extension en Bretagne à 74 pharmacies puis l’arrivée de trois nouvelles régions et de 200 pharmacies, ce sont au total près de 300 officines qui participeront à ce modèle. Depuis la parution au « Journal officiel » du 24 août de l’arrêté du 17 août, les professionnels de santé intégrés à l'expérimentation « Orientation dans le système de soins » (OSyS) sont autorisés à mettre en œuvre les protocoles nationaux de coopération odynophagie et pollakiurie. Et par conséquent, à dispenser sous protocole des antibiotiques.
Un texte précurseur puisqu’une semaine plus tard, Élisabeth Borne, Première ministre, annonçait étendre cette prescription au droit commun, sous réserve de la réalisation d'un TROD positif. Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ (Pharma Système Qualité), à l’initiative de l’expérimentation OSyS, insiste cependant sur le travail en équipe effectué par les pharmaciens et les médecins. Une coordination d’ailleurs soutenue par les URPS médecins des régions concernées et un pré requis au succès du dispositif.