Trisomie, dialyse, cancer actif du poumon, ou encore mucoviscidose figurent au rang des sept maladies identifiées par l’étude Epi-phare (CNAM-ANSM) comme facteurs aggravant le Covid et ses conséquences, au même titre que la précarité et l’âge.
Alors que la France se trouve au seuil d’une quatrième vague, les résultats collectés lors de la deuxième vague par le groupement d’intérêt scientifique conjoint à la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) auprès de 67 millions de personnes sont riches d’enseignement pour contenir aujourd'hui la progression fulgurante de l’épidémie.
Dans cette nouvelle étude Epi-phare, les données portant sur les hospitalisations et les décès pour Covid ont été passées à la loupe par les deux organismes qui en ont tiré une analyse comparative par rapport à la première vague. Si une diminution globale de la mortalité hospitalière est notée par rapport à la première vague, celle-ci bénéficie principalement aux moins de 75 ans qui ont profité de l’amélioration des soins à l’hôpital. En revanche, le taux d’hospitalisation dans les tranches d’âge 75-79 ans et 80-84 ans s’est infléchi dans une moindre proportion à respectivement 14 % et 9 %. Un constat qui doit inciter aujourd’hui à intensifier la vaccination puisqu' un million de personnes âgées de 75 ans et plus n'a toujours pas reçu de première injection.
Les autres facteurs liés au sexe – les hommes ayant deux fois plus de risques de décéder que les femmes- ou à la précarité restent identiques à ceux identifiés lors de la première vague. Ainsi, les habitants des communes défavorisées présentent un risque 1,4 fois plus élevé que pour ceux vivant dans les communes les moins défavorisées. Or comme la souligné hier l'assurance-maladie, l'écart dans les taux de vaccination se ressent tout particulièrement chez les jeunes.
Autre constante, les personnes affectées de comorbidités sont les plus vulnérables au Covid. La prévalence du Covid se vérifie tout particulièrement dans sept maladies à risque de complication. Ainsi, les personnes atteintes de trisomie 21 encourent 10 fois plus de risques d’être hospitalisées et 28 fois plus de risques de décéder. Pour les personnes souffrant d’un retard mental, ces facteurs passent à 4 pour l’hospitalisation et à 6 pour le décès. Dans le cas des patients ayant subi une transplantation rénale, le risque d’hospitalisation est multiplié par 5 et le risque de décès par 6. Ces facteurs sont de 4 pour l’hospitalisation et de 12 pour le décès chez les patients ayant subi une transplantation du poumon tandis que le risque d’hospitalisation est multiplié par 3,5 pour les personnes sous dialyse qui encourent 3 fois plus de risque de décéder. Dans le cas d’un cancer actif du poumon, le risque d’hospitalisation est majoré de 5, le décès de 3. Quant aux personnes souffrant de mucoviscidose, elles sont 2,5 plus exposées à une hospitalisation.
Ces résultats doivent donner l’alerte alors qu’hier, l’assurance-maladie a souligné lors du lancement d’une campagne d’information en pharmacie, que 5 millions de personnes souffrant d'au moins une comorbidité ne sont toujours pas vaccinées.