Les profils des patientes évoluent tout au long de leur vie gynécologique et il est très important de leur proposer une solution contraceptive en fonction de leurs facteurs de risques propres.
Aujourd’hui, on observe une hausse des risques cardiovasculaires avec, par exemple, une augmentation des infarctus du myocarde chez les 35-50 ans. La part des femmes fumeuses est également importante (23 %) et d'autres facteurs comme le surpoids, l'alcool et la sédentarité rendent médicalement compliquée la prise d'un contraceptif oral. Un grand nombre des prescriptions sont arrêtées par les femmes dans les deux ans. « Depuis les années 1960, l’enjeu évolutif des contraceptifs oraux a été de diminuer les doses d’éthinylestradiol (EE), potentiellement responsable d’effets indésirables importants, en particulier les accidents thromboemboliques, rappelle le Dr Brigitte Letombe, gynécologue. Suite aux différentes crises médiatiques grand public impliquant des contraceptifs, une diminution régulière du recours à la contraception estroprogestative orale a été observée au profit de la contraception progestative seule (POP), elle représente désormais plus de 30 % du marché de la contraception orale. » Face aux contraceptions difficiles, ce nouveau concept représente une alternative de choix car l'absence d'estrogènes permet de diminuer le risque de survenue d'événements thromboemboliques.
Des bénéfices additionnels
Plusieurs pilules progestatives sont actuellement disponibles sur le marché, la plus récente lancée en 2020 est à base de drospirénone seule (Slinda 4 mg). « Ce progestatif se distingue par son action antiminéralo-corticoïde qui n'a aucun impact sur la tension artérielle et le poids et par son activité antiandrogénique avec peu d'effet défavorable sur la peau, mais ce n'est pas un traitement de l'acné », précise la gynécologue. Ces propriétés lui confèrent un profil pharmacologique proche de la progestérone naturelle. Sa commercialisation a été soutenue par quatre études pivot. Son efficacité est liée à son action antiovulatoire, elle persiste même en cas d'oublis car sa demi-vie terminale est de 32 heures. « Elle permet de garder un taux d'estradiolémie suffisant pour ne pas avoir d'effet délétère osseux et son profil de saignement ou spotting est plus favorable grâce à sa présentation en continu », poursuit la spécialiste. Cependant, les pilules estroprogestatives restent majoritairement prescrites avec les précautions requises. Parmi l'offre à disposition des prescripteurs, les associations EE/norgestimate représentent une solution de choix en raison d'un faible risque de survenue d'événements thromboemboliques veineux (5-7 pour 10 000 femmes). D’ailleurs, le Collège national des gynécologues obstétriciens recommande depuis 2018 les estroprogestatifs au norgestimate en 1re intention de prescription.
L'association la plus récente a été commercialisée en janvier 2021 (Naravela 250 µg/35 µg). Bien que non remboursée, elle est à un prix très accessible pour les femmes.
D'après une visioconférence d'Exeltis dans le cadre du Congrès scientifique Paris Santé Femme.