La technique employée repose sur la combinaison de deux enzymes : la FpGalNAc déacetylase et la FpGalactosaminidase. L'association de ces deux protéines est en mesure de transformer les globules rouges du groupe A (ABO-A) en globule rouge du groupe O (ABO-O), en retirant spécifiquement l'antigène humain A.
Les auteurs sont d'abord parvenus à procéder à cette transformation ex vivo sur cinq échantillons de globules rouges humains, puis sur trois aortes humaines. Le cocktail enzymatique retirait plus de 99 % des antigènes A dans les prélèvements sanguins, et plus de 90 % au niveau des échantillons d'aorte, en utilisant des concentrations faibles, de l'ordre de 1 μg/ml.
Améliorer l'équité du don d'organe
Dans un second temps, ce sont huit poumons humains sous perfusion qui ont bénéficié du même traitement. L'analyse du niveau d'expression d'antigène A a révélé qu'environ 97 % d'entre eux avaient été retirés au bout de 4 heures d'exposition. Ces mêmes poumons ont été perfusés par du plasma ABO-O. Les chercheurs ont constaté une diminution importante des dépôts d'anticorps, comparés à ce qui était observé avec des avec des poumons contrôles ABO-A.
« Cette stratégie a le potentiel d'augmenter la compatibilité des poumons issus de donneurs du groupe sanguin A et d'améliorer l'équité dans l'allocation des greffons disponibles », concluent les auteurs. Si elle était généralisée, cette technique pourrait virtuellement faire passer le pool de donneurs universels de 55 % (soit la part actuelle de donneur du groupe O) à plus de 80 %.