Contrairement aux autres acariens parasites des chiens et des chats les aoûtats sont des larves parasites obligatoires non permanentes.
Non spécifiques d’hôte, elles se nourrissent sur quiconque passera à proximité (oiseau, rongeur, hérisson, chien, chat… homme) avant de tomber sur le sol et muer en une nymphe, puis un adulte, tous deux non parasites. L’adulte vit dans le sol, peut pondre plusieurs fois pendant l’été, puis entre en diapause en hiver avant de se réactiver au printemps.
La larve a besoin de chaleur (> 16 °C), de soleil et de peu d’humidité pour être active (juillet à octobre environ).
Elle se nourrit d’un mélange liquidien tissu/sang : après avoir enfoncé son rostre (pièces buccales) dans la peau elle libère une salive contenant des enzymes protéolytiques liquéfiant les tissus. Les larves se nourrissent en groupe, sur un seul hôte et leur repas dure plusieurs jours (5 à 7). À jeun la larve très petite (0,3 mm) est invisible mais, à la fin de son repas, elle peut atteindre 1 mm et prend une couleur orangée. Elle est donc parfaitement visible sous forme de petits points orangés isolés ou le plus souvent en amas. Attention elle n’a rien à voir avec le trombidion soyeux, orange lui aussi qui se promène sur les murs en été et est totalement inoffensif !
Des démangeaisons insupportables !
Les piqûres d’aoûtats ne sont pas dangereuses en elles-mêmes, elles sont juste responsables de démangeaisons intenses très désagréables. La salive d’aoûtats contient des substances antigéniques qui déclenchent des réactions d’hypersensibilité très importantes. Ces réactions sont d’autant plus fortes que les larves sont nombreuses ou que les infestations se répètent. Le prurit intense ne s’arrête malheureusement pas au départ des larves mais perdure plusieurs jours à plusieurs semaines ! Ainsi il est très possible de ne plus voir aucun aoûtât sur le chien ou le chat alors qu’il se gratte toujours intensément ! Tout au plus il reste quelques papules rouges aux points de piqûre. Les aoûtats piquent les zones cutanées en contact avec le sol ou les herbes hautes (espaces interdigités, abdomen, pavillons auriculaires chez l’animal ; cheville, mollet à la limite de la chaussette ou bras chez l’homme).
Un risque pour l’homme ?
L’homme fait partie des hôtes potentiels de la larve, au même titre que l’animal. Comme la larve ne pique qu’un hôte avant de muer, l’homme ne risquera pas de se faire piquer s’il est en contact avec son animal infesté (non contagieux).
Les aoûtats ne sont pas connus pour transmettre des maladies vectorielles (la transmission de la maladie de Lyme reste très hypothétique). Bien souvent ce sont les lésions que l’animal (ou l’homme) s’inflige en se grattant qui sont les plus embêtantes car elles se surinfectent !
Traitement et prévention : un vrai casse-tête !
Le traitement antiparasitaire le plus efficace chez le chien ou le chat consiste à appliquer un acaricide liquide en spray ou shampooing directement sur les larves. La perméthrine en shampooing (pour les chiens, jamais le chat) ou le fipronil en spray (pour le chien et le chat) sont efficaces, mais tous les produits en contenant n’ont pas d’AMM pour cette indication sauf un*. Attention si les aoûtats se trouvent au niveau des paupières, ou si les poils sont très longs, le traitement peut être difficile voire inefficace. Ces produits ne sont pas rémanents et devront être appliqués très régulièrement pendant la saison d’activité si l’on souhaite les utiliser en prévention. Les antiparasitaires externes préventifs habituels anti-tiques et puces (comprimés, colliers, spot-on) ne sont pas efficaces pour la prévention ou le traitement de la trombiculose car le produit n’atteint pas une concentration suffisante in situ.
Si le prurit est intense, une consultation vétérinaire est indiquée pour que l’animal reçoive un traitement antiprurigineux adapté afin d’éviter les complications liées au grattage.
Les réinfestations sont fréquentes (parfois immédiates) car les adultes qui vivent libres dans le milieu extérieur ne sont pas touchés par les antiparasitaires et continuent à pondre.
La tonte régulière de la pelouse en jetant l’herbe fraîche limite le développement des larves.
Ne pas s’allonger ou marcher sur l’herbe (mettre une serviette/chaussettes) réduit aussi les infestations (mais c’est beaucoup plus difficile à obtenir cher l’animal !).
Il faut savoir que les Trombicula adultes se déplacent peu : un pré, un jardin ou une pelouse infestée, le restera toujours. Le meilleur conseil préventif c’est d’éviter de retourner à l’endroit où vous (ou votre animal) avez attrapé des aoûtats !
En 2021, un seul produit a une AMM pour l’indication trombiculose : Pulvex shampooing (chien).