L'Allemagne comptait, le 31 décembre dernier, 292 officines de moins qu’un an auparavant, soit un total actuel de 18 421 (une pour 4 532 habitants). On en comptait encore 20 000 il y a cinq ans, et le maximum avait été atteint en 2000, avec 21 600 pharmacies.
Toutefois, l’Allemagne autorisant les officines à posséder jusqu’à trois filiales, le nombre de titulaires est nettement inférieur à celui des pharmacies, et c’est justement ce nombre qui baisse le plus : fin 2021, on comptait 13 718 titulaires soit 392 de moins qu’un an plus tôt. Cette baisse des titulaires est donc beaucoup plus forte que celle du nombre total d’officines, d’autant qu’en dehors des fermetures « sèches », beaucoup d’officines sont devenues à leur tour des filiales, gérées par des adjoints pour un autre titulaire.
L’ABDA, qui réunit l’Ordre et les syndicats, constate que ce sont les pharmacies de taille moyenne qui souffrent le plus, notamment en dehors des grands centres urbains, si bien que la situation menace, à terme, l’approvisionnement harmonieux de la population. Il est donc temps, selon elle, de faciliter les rachats d’officines par les jeunes pharmaciens, qui en sont encore trop souvent dissuadés par les contraintes économiques et administratives pesant sur les installations. Alors que la démographie générale des pharmaciens est déjà tendue, beaucoup de jeunes pharmaciens hésitent à se lancer, bien que les installations soient libres, et préfèrent rester adjoints ou salariés. Les incertitudes sur l’avenir, la charge de travail en tant que titulaire, mais aussi l’augmentation régulière des ventes en ligne, poussent, en effet, beaucoup de jeunes à repousser leur installation, voire à s’en détourner.
De plus, selon les premiers chiffres disponibles pour 2021, les pharmacies restent encore très loin de leur chiffre d’affaires et de leurs résultats enregistrés avant la crise du Covid, malgré une nette reprise en fin d’année dernière.