Le Quotidien du pharmacien.- Plus de 45 groupements ont signé un partenariat avec vous. Ce sont potentiellement 17 000 à 18 000 pharmacies qui peuvent ainsi proposer la téléconsultation. Quels sont les atouts que vous leur proposez ?
Arnault Billy.- Les groupements vont promouvoir notre solution et, sur le potentiel de la cible, 1 800 pharmacies l'ont à ce jour installé. Charge à nous désormais de l’étendre à d’autres officines. Les groupements nous font confiance parce que nous garantissons l’accès à un réseau d’environ 20 000 médecins, dont 70 % de médecins généralistes, mais aussi des spécialistes comme des endocrinologues, des dermatologues, des cardiologues ou encore des psychiatres. Le pharmacien souscrit au service et, grâce à une URL, accède aux médecins disponibles en moins de 5 minutes. Cette salle d’attente virtuelle est la force de Maiia.
Vous êtes aux côtés de Smart RX, l’une des filiales de Cegedim. Ces liens de parenté sont-ils un atout ?
Il est vrai que les pharmaciens sont nos alliés, car avec notre « frère » Smart RX, nous capitalisons le dispositif du LGO présent dans plus de 7 000 pharmacies pour déployer notre solution. Cela n’empêche pas que nous ayons également un accord avec Pharmagest qui détient la solution de téléconsultation, OffiTeleconsult. En un mot, nous sommes concurrents sur le LGO mais partenaires en téléconsultation.
La crise du Covid est-elle un nouveau tremplin pour la téléconsultation ? Les groupements ont-ils raison de s’investir dans ce nouveau service ?
Nous avons gagné deux ans en deux mois dans l’usage de la téléconsultation. Alors que, avant le Covid, les téléconsultations représentaient moins de 0,5 % des consultations, elles en constituaient plus d’un quart pendant la période Covid, et même 70 % des consultations de spécialistes ! 450 000 téléconsultations ont été menées en avril et cependant pas un seul patient ne s’est trouvé sans médecin. Il n’y a eu aucun moment de rupture, alors même que le nombre d’appels a été multiplié par 100, voire par 200. Le système a donné les preuves de sa robustesse technologique. Il n’y a pas eu de surchauffe.
Les groupements ont saisi la puissance de ce service dans la mesure où il peut être utilisé par les pharmaciens, comme argument de fidélisation des patients, notamment les plus fragiles. La téléconsultation représente également un intérêt majeur dans la mesure où l’ordonnance peut être déposée sur l’espace sécurisé du site Maiia pour le compte du patient avant d’être « poussée » vers la pharmacie de son choix.
Notre offre est calculée au plus juste, nous essayons d’être universels. Cependant quand les groupements souhaitent du sur-mesure, nos collaborateurs travaillent avec leurs équipes marketing. En tout état de cause, quand un groupement a signé un partenariat, nous assurons l’animation et la logistique du dispositif.
L’intégration de la téléconsultation dans une démarche d’interprofessionnalité est évoquée par de nombreux groupements. Est-ce une extension que vous abordez ?
Oui, tout à fait, nous sommes N° 1 en paramédicaux avec 50 000 professionnels, dont des infirmiers qui disposent d’une modalité. Nous sommes les seuls à permettre ce cercle vertueux entre médecins, pharmaciens et infirmiers. Avec des extensions possibles aux kinés et aux sages-femmes, notamment dans le télésoin. Cette offre sur la cible donnée est la plus riche du marché et accompagne cette volonté d’une meilleure organisation du parcours de soins au travers de la mise en place accélérée des CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé). Surtout, son usage simple et aisé est capable de toucher tous les acteurs de santé, avec demain les EHPAD.
Cependant, alors même que les infirmiers arrivent sur le marché, en complémentarité, au chevet du patient, les pharmaciens sont la courroie centrale du dispositif. Pour la première fois, dans la téléconsultation, je vois un service, un acte, grâce auquel les barrières entre les acteurs de santé se sont envolées. Et les groupements, contributeurs à leur niveau, sont un accélérateur de ce phénomène.