La revue « 60 millions de consommateurs » a mené l’enquête sur les dangers des médicaments en vente libre et des compléments alimentaires. Au total, 132 produits (72 compléments alimentaires et 60 médicaments sans ordonnance) ont été étudiés.
Dans ce numéro spécial sur l’automédication, la revue aborde les médicaments du rhume et état grippal, des douleurs abdominales, du stress et des troubles du sommeil, de la douleur et de la fièvre, de la toux et des maux de gorge.
Bien entendu, la conclusion est déjà connue de tous : les médicaments sont dangereux ! En effet, « seuls 10 % des médicaments sans ordonnance que nous avons étudiés sont à privilégier en automédication », rapporte la revue. Quelques produits tirent donc leur épingle du jeu. Il s’agit de Gaviscon 24 sachets dans les troubles de la digestion, de Tranquital (aubépine, valériane) dans le stress et les troubles du sommeil, d’Advilmed en gel et de Doliprane Tabs 500 mg dans les douleurs ; et - gros carton pour les antiallergiques - pour lesquels 2 produits sur les 3 au banc d’essai sont recommandés : Humex allergie 7 cp et Zyrtecset 10 mg 7 cp. En revanche, aucun produit n’est à privilégier, selon l’étude, dans le rhume ni pour le mal de gorge et la toux.
Parmi les substances à éviter, l’étude pointe notamment « la pseudo-éphédrine, destinée à atténuer des symptômes du rhume, qui peut entraîner parfois des problèmes cardiovasculaires ». Ou encore « l’oxomémazine utilisée pour soulager la toux qui peut entraîner des convulsions ou des risques de somnolence ». Quant au paracétamol, « pris en excès (au-delà de 3 à 4 g par jour pour les adultes, selon les cas) ou associé avec de l’alcool, il peut nuire au foie », rappelle le magazine.
Bref, peu de choses qu’ignorent les pharmaciens, mais qu’il convient sans doute de rappeler au grand public.
L’étude a également porté sur les compléments alimentaires et conclut que « si 25 % peuvent être utilisés faute de mieux, 55 % sont à proscrire et seulement 20 % sont conseillés ». Notamment, la mélatonine, utilisée dans plus de la moitié des compléments alimentaires « sommeil », peut « nuire au rythme circadien ou provoquer des nausées, des vertiges et parfois des convulsions ». À ce jour, il est vrai que le statut de la mélatonine laisse à désirer (médicament à partir de 2 mg, sachant qu’il existe des compléments dosés à 2 mg ou presque) et la classer comme médicament, quel que soit son dosage, serait sans doute plus adéquat.
Enfin, cette étude a amené « 60 millions de consommateurs » à demander des changements de réglementation pour les laboratoires, afin d'améliorer l'information du consommateur. Notamment, d'imposer des notices claires et très lisibles dans les boîtes de médicaments sans ordonnance comme dans les boîtes de compléments alimentaires, d'avoir une information claire et très lisible sur les interactions et les effets secondaires des plantes ou les excès de vitamines dans les notices des compléments alimentaires ; de mentionner systématiquement en caractères gras la présence d’huiles essentielles dans les notices, avec les risques associés à leur prise ; et de systématiser la présence des logos « interdit aux femmes enceintes » ou « interdit aux enfants » sur les boîtes, flacons, tubes et notices de médicaments ou de compléments alimentaires concernés.