Mené par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, l’agence sanitaire britannique (UK Health Security Agency) et l’Office des statistiques (Office for National Statistics), ce travail s’est appuyé sur la définition du Covid long obtenue par un consensus Delphi et reposant sur trois critères : un test positif, la présence de symptômes continus sur une période de 12 semaines ou plus et une vie quotidienne affectée par ces symptômes.
Un questionnaire sur la manifestation d’un des 28 symptômes recensés pendant une période de 12 semaines ou plus, que l’enfant ait une infection documentée ou non, a été soumis à 3 375 parents qui ont répondu pour 4 128 élèves et à 2 045 enfants ou adolescents qui l’ont rempli eux-mêmes. Il en ressort que 1 % des élèves du primaire et 2,7 % de ceux du secondaire répondaient aux critères du Covid long (2,5 % parmi les élèves âgés de 11 à 16 ans et 4,4 % chez les 16-18 ans).
Anosmie et agueusie, seuls symptômes prolongés associés à un test positif
Dans le détail, près de la moitié (47,5 %) des élèves du primaire avec un test positif depuis mars 2020 ont été signalés par leurs parents comme ayant ressenti au moins un symptôme récurrent, et plus d’un quart (26 %) ont présenté trois symptômes ou plus. Chez les enfants sans test positif, ces taux sont de 46,6 % et 20,7 %. En revanche, « la "perte de goût ou d'odorat" était le seul groupe de symptômes où la prévalence était significativement plus élevée pour ceux qui avaient reçu un test positif (5,2 %) que pour ceux qui n'en avaient pas (0,4 %) », est-il relevé.
La tendance est similaire parmi les adolescents. Chez les 11-16 ans, 57,6 % des élèves avec un test positif ont été signalés comme ayant ressenti au moins un symptôme récurrent (32,5 % avec trois symptômes ou plus), contre 49,5 % de ceux sans test positif (26,9 % avec trois symptômes). Là encore, l’anosmie et l’agueusie étaient le seul groupe de symptômes avec une prévalence significativement plus élevée parmi les testés positifs (16,6 %) par rapport à ceux qui ne l’étaient pas (0,4 %).
Ces données sont importantes, selon le Pr Russell Viner de l'University College de Londres, car « elles vont au-delà du simple comptage des symptômes pour déterminer si la vie quotidienne des enfants et des jeunes a été affectée par le Covid », explique-t-il sur Science Media Centre. Aussi, « ces résultats montrent clairement que la recherche comptant simplement les symptômes chez ceux qui ont eu un Covid ou ceux qui n'en ont pas a surestimé l'étendue des problèmes majeurs après l'infection », poursuit-il.
Et la santé mentale ?
L’étude s’est également intéressée à la santé mentale de cette population. Dans le primaire, parmi les élèves avec un test positif, 11,1 % présentaient un trouble mental probable contre 7,2 % pour les élèves sans test positif. Et dans le secondaire, ils étaient 13,9 % à avoir un trouble mental probable parmi les testés positifs contre 13,6 %.
Il apparaît ainsi que les élèves du primaire avec un Covid long étaient « significativement plus susceptibles » d'avoir au moins un trouble mental probable (30 %) que ceux sans Covid long (7,7 %). Mais, si la tendance est similaire dans le secondaire, avec 22,6 % des cas de Covid long présentant un trouble mental probable contre 13,6 % des élèves sans symptômes prolongés, ces différences ne sont pas « statistiquement » significatives.