« Nous voulions prendre le pouls des Français, connaître leurs attentes en matière de prise en charge de leur santé », déclare en préambule Luc Besançon, délégué général de NèreS*, pour expliquer la création du premier « Bulletin de santé des Français »**. Au travers de cette enquête, menée en collaboration avec Harris Interactive au terme de deux années de crise, l'association a souhaité interroger les Français sur leur perception de la qualité et de la disponibilité des soins. Leur réponse est en demi-teinte… Car nos concitoyens disent observer, majoritairement (52 %), une dégradation de leur système de santé. Un système qu'ils sont pourtant susceptibles de solliciter souvent. Près de 9 Français sur 10 (87 %) assurent souffrir de maux quotidiens et 35 % d'entre eux se déclarent affectés par au moins une maladie chronique, nous apprend l'enquête.
Par indisponibilité de rendez-vous, 8 % des Français renoncent aux soins
En dépit de ce constat, ils sont 17 % à ne pas avoir consulté de médecin généraliste l'année dernière. Ni paresse, ni négligence, c'est avant tout la difficulté d'accès aux soins qui est en cause. Car 6 Français sur 10 témoignent avoir été confrontés à des indisponibilités de prise de rendez-vous auprès de leur généraliste. Dans ce cas, si 41 % d'entre eux patientent jusqu'à l'obtention d'une date, 26 % déclarent prendre la direction de l'officine, avant même de partir en quête d'un rendez-vous chez un autre médecin généraliste que le leur… Mais il y a pire, 8 % de la population adulte française affirme, à cause de ces indisponibilités, avoir renoncé à se soigner.
Difficulté d'accès, et parfois renoncement aux soins, le premier « Bulletin de santé des Français » ne fait malheureusement que confirmer un triste constat. Mais l'enquête NèreS/Harris Interactive a voulu aller plus loin en interrogeant nos concitoyens sur leurs habitudes en matière de premier recours. Le « Bulletin de santé des Français » révèle alors des comportements qui redessinent significativement leur parcours de soins. Pour ses maux quotidiens, les patients français ont ainsi pour « réflexe » le plus fréquent, juste après le recours au médecin généraliste (27 %), la pharmacie (25 %). Dans le détail, ils sont 14 % à « se soigner en utilisant des produits (de leur) armoire à pharmacie et achetés sans ordonnance », et 11 % à demander « conseil à (leur) pharmacien ». Plus globalement, 42 % des Français touchés par les maux du quotidien ont recours uniquement à des médicaments sans ordonnance pour les traiter. Toujours concernant la pharmacie, et quant à leur jugement sur les moyens de prendre en charge leur santé au quotidien, les personnes interrogées classent comme critères de choix prioritaires, l'accueil (37 %), l'écoute et la compréhension de leurs besoins (34 %) et la compétence des personnes qui y exercent (33 %).
Une bonne santé corrélée au niveau de connaissance en santé
« Un autre enseignement de l'enquête, plutôt contre-intuitif, souligne Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive, tient dans le lien de corrélation entre le niveau de connaissance des Français vis-à-vis de la santé et leur déclaration d'état de santé à proprement parler. » Autrement dit, plus grande est la connaissance en santé des Français, meilleur est leur état de santé perçu à titre individuel.
Pour Vincent Cotard, président de NèreS, l'ensemble des enseignements contenus dans ce « Bulletin de santé » permettront de « voir dans quelle mesure le parcours de soins officinal peut se poser comme une réelle alternative, dans un contexte de désertification médicale et de perte de confiance dans nos institutions de santé ». Une attente qu'une autre conclusion de l'enquête légitime clairement. Car selon elle, les Français idéalisent un système de santé qui serait fondé sur l'accessibilité pour tous (44 %), l'humanité (37 %) et une disponibilité des acteurs de tous les instants (34 %). Ne s'agit-il pas justement des valeurs cardinales de l'exercice et du réseau officinal ?
D'après une conférence organisée par NèreS.
* Association représentant des fabricants de produits de santé et de prévention de 1er recours disponibles en pharmacie sans ordonnance.
** Enquête en ligne menée entre le 10 juin et le 17 août 2022 sur un échantillon représentatif de 2 085 Français adultes.
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