TOUT est parti du dernier baromètre IFOP* sur les génériques réalisé pour le groupe PHR (voir notre précédente édition). Une fois n’est pas coutume, ce baromètre montre une baisse de confiance des Français dans ces médicaments. Selon les résultats rendus publics, nos compatriotes accepteraient moins systématiquement la substitution (57 %, contre 62 % en 2011) ; désormais, 72 % les considéreraient aussi efficaces que les princeps, contre 77 % il y a un an ; de même, 61 % affirmeraient qu’ils sont aussi sûrs que les princeps (ils étaient 71 % en 2011). Une petite perte de points en douze mois dans laquelle se sont engouffrés les plus septiques pour semer à nouveau le trouble sur la qualité et l’efficacité des génériques. Pourtant, les résultats du baromètre montrent que, finalement, une majorité de nos concitoyens portent encore un regard positif sur ces spécialités pharmaceutiques. « Nous sommes très étonnés par l’interprétation de ce sondage », indique d’ailleurs Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO). En effet, argumente-t-il, le taux de substitution approche, en décembre 2012, l’objectif de 85 % fixés. Ce qui tend à prouver que « la substitution générique est aujourd’hui plutôt bien acceptée par les patients grâce au travail pédagogique quotidien du pharmacien et aux outils fournis par les groupements ».
N’empêche, les attaques fusent. Mais les répliques ne se font pas attendre. Le GEMME, qui regroupe la plupart des fabricants de génériques, rappelle que, « depuis plus de dix ans, la qualité et l’efficacité du médicament générique en France n’ont jamais été remises en cause par les autorités de santé ». Le Pr Dominique Maraninchi, monte également au créneau pour regretter la « désinformation » et les « contre-vérités » qui circulent sur l’efficacité et la sécurité des génériques. « On les inspecte et on les contrôle davantage parce qu’il y a des doutes dans la population », tient-il à préciser.
Restaurer la confiance.
« Les données de sécurité et le recul aujourd’hui permettent de garantir que les médicaments génériques ne sont pas des "sous-princeps" », affirme pour sa part le Pr Gilles Aulagner, président de l’association nationale des enseignants de pharmacie clinique, qui rappelle que ces médicaments ne sont commercialisés que s’ils obtiennent une autorisation de mise sur le marché (AMM) de la part des autorités de santé. « La communication autour de ce sondage entretient un doute totalement injustifié, déplore Pascal Louis. Il est fondamental de restaurer la confiance à l’égard des génériques aux yeux de l’opinion publique ». Avec cet objectif, le président du CNGPO demande à la ministre de la Santé de rendre effectif les engagements pris par la CNAM en matière de communication sur les médicaments génériques. De son côté, le GEMME annonce qu’il lancera une « très puissante campagne de communication » dès le début de l’année prochaine.
En attendant, la Mutualité française a également décidé de se mobiliser en faveur de l’utilisation des génériques. Elle vient de formuler dix propositions** pour « restaurer la confiance ». « C’est pour opposer des faits, scientifiquement établis, à une certaine forme de "diabolisation purement française", que la Mutualité a publié, le 10 décembre, un nouveau rapport d’étude sur les génériques », explique l’organisme qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France.
** Ces propositions sont disponibles sur le site www.mutualite.fr.
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