LES DÉPENSES de médicaments pourraient être réduites de 10 milliards d’euros sur trois ans, estime une étude menée par un ancien titulaire, Serge Rader, la députée écologiste européenne, Michèle Rivasi, et le Pr Philippe Even, auteur de plusieurs ouvrages polémiques sur les médicaments. « En Italie, on constate que le coût des médicaments en ville et à l’hôpital s’élève pour 2012 à 17,8 milliards d’euros contre 35,5 milliards pour le France, soit 85 % de plus à populations égales pour les mêmes résultats sanitaires », affirme ainsi Serge Rader, prenant l’exemple de plusieurs spécialités où le prix serait deux fois moins élevé de l’autre côté des Alpes. Pour expliquer cette différence, l’étude évoque notamment le mécanisme de fixation des prix en France et pointe « des protections anormales de médicaments franco-français » qui n’ont pas de génériques, ou encore « des prix de remboursement injustifiés ».
Face à cette attaque en règle, les Entreprises du médicament (LEEM) n’ont pas tardé à réagir. Le LEEM dénonce ainsi « l’orientation, le contenu et les conclusions » de cette étude. Le syndicat de l’industrie pharmaceutique déplore que « le débat sur la maîtrise des dépenses de santé soit détourné au profit d’une étude manifestement bâclée, où le vernis économique sert d’habillage à des arguments idéologiques rebattus et outranciers ». Il assure que quatre études indépendantes réalisées ces cinq dernières années sur les niveaux de prix aboutissent au constat inverse de celui de la pseudo étude polémique : les prix industriels des médicaments en France sont dans la moyenne basse européenne. « Quant aux prix publics, qui incluent le coût élevé d’un important réseau de distribution de proximité, ils se situent dans la moyenne des prix européens », affirme le LEEM. « Une fois de plus, les mêmes experts autoproclamés se livrent à une critique opportuniste et sans nuance d’un secteur d’activités stratégique pour l’économie nationale », conclut l’organisation, un brin agacée.
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