IL Y A eu l’affaire. Celle dont tout le monde a parlé et sur laquelle tout a déjà été dit. Celle qui a porté autant de fausses vérités que de vrais mensonges. Aujourd’hui, le procès du Mediator est loin d’être à son terme, et il serait bien audacieux d’en pronostiquer l’issue. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que deux années d’une tempête médiatique sans précédent ont quelque peu terni l’image même du médicament et de toute sa chaîne de distribution. Mais à quelque chose malheur est bon. La foudre qui s’est abattue sur l’industrie pharmaceutique tout entière a ainsi fait l’effet d’un électrochoc. Résultat ? Une loi renforçant la sécurité sanitaire est née qui a dessiné un nouveau cadre réglementaire plus strict. Transparence des liens d’intérêts, renforcement de la pharmacovigilance, encadrement plus ferme du « hors-AMM », publicité plus contrôlée, sont quelques-uns des nouveaux garde-fous censés désormais éviter les errements du passé. De nouvelles contraintes dont se serait bien passée l’industrie pharmaceutique française déjà confrontée aux autres défis que sont la contrefaçon de médicaments, le commerce pharmaceutique en ligne ou encore la pénurie de matières premières. Dans ce tableau un peu sombre, il y a pourtant de vraies lueurs d’espoir. « La France dispose d’une importante filière de sociétés de biotechs Santé, avec des technologies très prometteuses, notamment dans le domaine des nanotechnologies et des thérapies cellulaires », explique par exemple Christian Lajoux. Interrogé par « Le Quotidien » le président du LEEM souhaite par ailleurs « que l’État s’engage par des actions fortes, structurantes et ambitieuses pour permettre à la France de demeurer un grand pays industriel des sciences du vivant. » Conserver son rang tout en dynamisant le secteur, l’industrie pharmaceutique française a une ambition. Celle de rebondir.