C’EST DANS UN CONTEXTE particulièrement défavorable à l’industrie pharmaceutique qu’Hervé Gisserot a prononcé son premier discours en tant que président du LEEM. La crise sanitaire qui vient d’atteindre les pilules de 3e et 4e générations, après le Médiator et les prothèses PIP, ne joue pas en faveur d’un retour de confiance dans le médicament. C’est justement ce à quoi va s’atteler Hervé Gisserot, président France de GSK depuis 2008 et senior vice-président GSK en charge d’une zone européenne depuis septembre dernier, ainsi que président du LIR (Laboratoires internationaux de recherche) depuis 2011. « Le climat dans lequel évoluent les entreprises du médicament est une nouvelle fois marqué par de fortes interrogations sur la sécurité d’une catégorie de produits et, par extension, sur la responsabilité des autorités de santé, de prescripteurs et des entreprises du médicament. » Loin de minorer les drames vécus par les familles, il se met au contraire à leur place : « Et si c’était ma fille ? » Sans nommer le médicament visé, il souligne qu’il n’est pas le porte-parole des Laboratoires Bayer, mais en appelle à la responsabilité de chacun. Les industriels se doivent d’être transparents et de communiquer, les médias doivent préférer la justesse de leurs informations au sensationnalisme. « Ce drame est inacceptable pour les familles mais il est de notre responsabilité d’éviter le grand déballage avec la perte de tout sens rationnel. Il est irresponsable de parler de quatre morts sans préciser que ces décès se sont étalés sur 25 ans ! »
Patrimoine national.
Le mot d’ordre est de travailler à « sortir de l’ère du soupçon », selon l’expression du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors des Rencontres internationales de recherche. Le LEEM compte sur des structures de pharmacovigilance améliorée et demande l’ouverture et le partage des bases de données publiques de santé, notamment celles de l’assurance-maladie, qui permettrait aux autorités et aux industriels de mieux comprendre le médicament en vie réelle. « Il ne s’agit pas d’avoir accès aux données patients mais d’ouvrir ce patrimoine national, sans aucune dimension commerciale. »
Par ailleurs, le LEEM espère une évolution du dialogue avec les pouvoirs publics pour atteindre les objectifs fixés par l’État : relancer la politique industrielle du médicament, encourager le rayonnement scientifique de la France et développer la responsabilisation des patients. Les industriels sont satisfaits de premiers signaux encourageants, comme la traduction rapide du rapport Gallois ou la relance du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS). Mais ils attendent davantage encore, notamment en termes de fiscalité compétitive, d’accompagnement des mutations de l’emploi du secteur, de développement de filières d’excellence, de soutien des exportations, ainsi que des activités de recherche et développement.
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